Le chef de l'armée birmane doit être poursuivi pour "génocide", selon l'ONU

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L’armée birmane a commis massacres et viols collectifs contre les Rohinyas avec un « dessein génocidaire », conclut une commission d’enquête des Nations unies dans son rapport final publié aujourd’hui. Elle réclame des poursuites contre le commandant-en-chef de la « Tatmadaw » (armée) et cinq autres généraux.
Le gouvernement civil dirigé par Aung San Suu Kyi a permis à un discours de haine de se propager, a détruit des documents et n’a pas été capable de protéger les minorités comme les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre commis par les soldats dans les Etats de Rakhine, Kachin et Shan, concluent en outre les enquêteurs indépendants dans leur rapport. Il a « ainsi contribué à la commission de ces atrocités ». L’armée birmane a lancé il y a un an une brutale offensive dans l’Etat de Rakhine (Arakan) en réponse à des attaques d’un groupe insurgé, l’Armée du Salut des Rohingyas de l’Arakan (ARSA), contre une trentaine de postes de police et militaires. Quelque 700.000 Rohingyas, considérés comme des apatrides dans ce pays majoritairement bouddhiste, ont fui la répression.
Le rapport de l’Onu, qui a interrogé 875 victimes et témoins au Bangladesh et dans d’autres pays, estime que l’action militaire, y compris la destruction de villages, a été « largement disproportionnée par rapport à la réalité des menaces ». « Il existe suffisamment d’informations pour engager des poursuites contre de hauts responsables au sein de la chaîne de commandement de la Tatmadaw (armée), afin qu’un tribunal compétent puisse déterminer leur responsabilité pour génocide », ajoutent les enquêteurs dans ce rapport final de 20 pages.
Le gouvernement d’Aung San Suu Kyi rejette la plupart des accusations visant les forces de sécurité.

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