Indonésie: près de 1.400 morts, l'espoir de retrouver des survivants diminue

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Près de 1.400 personnes ont péri dans le séisme suivi d’un tsunami sur l’archipel indonésien des Célèbes, où le temps presse pour retrouver des rescapés et les besoins sont «immenses» dans les zones sinistrées.
Les autorités se sont fixées jusqu’à vendredi, soit une semaine après la catastrophe, pour retrouver d’éventuels survivants. Au-delà, les chances seront proches de zéro. Les secours se concentrent sur quelques sites autour de Palu, une ville de la côte ouest qui a été ravagée, et notamment à l’hôtel Roa-Roa où une soixantaine de personnes seraient toujours ensevelies sous les gravats. Les efforts se focalisent aussi sur un centre commercial, un restaurant ou encore le quartier de Balaroa où la puissance de la secousse a transformé le sol en bouillie.
Près de 200.000 personnes nécessitent une aide humanitaire d’urgence, parmi lesquelles des dizaines de milliers d’enfants, selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). On estime à 66.000 le nombre de logements détruits vendredi par la secousse de magnitude 7,5 et le raz-de-marée destructeur qu’elle a engendré.
Le gouvernement indonésien a beau avoir affirmé aux équipes étrangères intervenant dans les zones sinistrées que la situation était sous contrôle, les habitants de localités éloignées comme Wani, dans la province de Donggala, disent n’avoir pas, ou presque pas, vu la couleur de l’aide. «Douze personnes sont portées disparues dans cette zone», affirme à l’AFP Mohammad Thahir Talib, 39 ans. «Il se peut qu’il y ait aussi des corps plus au sud».
Manque d’eau et de nourriture
A Genève, les Nations unies ont fait part de leur frustration quant à la lenteur de la réponse. «Bien que le gouvernement et les organisations d’urgence travaillent sans relâche pour apporter une aide vitale, les besoins demeurent immenses», a indiqué mardi l’Ocha dans un communiqué.
«Le sentiment des équipes travaillant sur place est un sentiment de frustration», a expliqué à Genève Jens Laerke, de l’Ocha. «Des portions importantes de ce qui pourrait être la zone la plus touchée n’ont toujours pas été complètement atteintes. Mais les équipes se démènent et font ce qu’elles peuvent». Les survivants combattent la faim et la soif. L’eau potable et la nourriture manquent et les autorités sont dépassées par le nombre de blessés.
Sur le terrain, des responsables expliquent que, si le gouvernement a indiqué que toute aide était la bienvenue, les «mécanismes de mise en œuvre» de cette aide manquent. Les créneaux d’atterrissage sur l’aéroport de Palu sont réservés à l’armée indonésienne, mais il devrait rouvrir jeudi matin aux vols commerciaux. Les installations portuaires de Palu, porte d’accès cruciale dans cette région accidentée, ont été fortement endommagées.
Les points d’amarrages sont intacts mais la plupart des grues et équipements nécessaires au déchargement des navires ont été renversés, explique l’ONU. Dans la ville de Palu, la police a effectué mardi des tirs de semonce et utilisé les gaz lacrymogènes pour disperser des pilleurs. «Le bilan est désormais de 1.374 morts et 113 blessés», a annoncé mardi Willem Rampangilei, directeur de l’agence indonésienne de gestion des catastrophes naturelles. «Il y a toujours quelques corps piégés sous les décombres. Nous ignorons combien. Notre priorité reste de trouver et sauver des gens».
Le Centre de coordination de l’aide humanitaire de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), basée à Jakarta, a fait état d’un besoin urgent de sacs mortuaires. Dans le climat équatorial chaud et humide qui prévaut en Indonésie, la décomposition est accélérée et fournit un terrain propice aux maladies.
 

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