Audio. Hamid Guemache, directeur de TSA-Algérie: « Ne mettons pas de l’huile sur le feu »

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Hamid Guemache directeur du site d'information algérien TSA. Crédit DR

TSA-Algérie.com, premier site d’information francophone en Algérie, est bloqué depuis le 5 octobre et les services de télécommunications de nos voisins de l’Est ne fournissent aucune explication à nos confrères. Hamid Guemache, son directeur, nous parle de ce blocage, de la situation de la presse en Algérie et de la récente crise avec le Maroc tout en exhortant les médias des deux pays à ne pas mettre de l’huile sur le feu. 

   


Votre site TSA est bloqué en Algérie depuis le 5 octobre, peut-on parler aujourd’hui de censure?
Aujourd’hui le site est inaccessible sur Algérie Telecom et Mobilis pour des raisons que l’on ignore. Le ministre de la Communication a dit qu’il n’y a pas de censure de la part du gouvernement, mais Algérie Telecom n’a fourni aucune information ou explication sur le blocage qui est pour nous une forme de censure déguisée.

Estimez-vous donc que votre ligne éditoriale dérange ?
On n’a pas de supposition à faire, il y a quand même des lois, une justice et des règles qu’il faut respecter et que l’on respecte. Tant que l’on n’a pas encore une mise au point de la part des deux parties concernés par ce problème, on ne peut pas faire des suppositions sur notre ligne éditoriale.

Que comptez-vous faire par la suite ?
Depuis le début, on se place du côté de la légalité de la chose, parce qu’on estime que l’on travaille dans un état de droit et qu’il y a des lois que nous respectons. Notre démarche est d’insister sur ce point. Ensuite, il y a des appels que nous faisons au côté de plusieurs acteurs pour que le champ digital soit légalisé, et qu’un site d’information puisse s’activer dans un cadre légal en Algérie. Car avant, avec la loi de 2012, il suffisait d’une simple déclaration pour faire un site ici, alors que maintenant, on a instauré plus de conditions. Le blocage de TSA est l’occasion de rouvrir le débat.

La presse digitale est-elle vraiment libre en Algérie?
C’est difficile de porter un jugement honnêtement. Mais d’une façon globale, je dirais que la presse digitale est encore jeune en Algérie, c’est une expérience assez récente et nous avons encore un long chemin à faire au niveau de la liberté d’expression. Ensuite, il y a des choses négatives mais aussi du positif. Les journalistes, ici, ont pu arracher beaucoup d’acquis depuis les années 90, mais il reste beaucoup de choses à faire du côté du pouvoir et des entreprises de presse qui ont aussi une grande responsabilité. En gros, la liberté d’expression en Algérie reste plutôt relative.

Durant la récente crise entre le Maroc et l’Algérie, il y a eu des dérapages médiatiques des deux côtés, qu’en pensez-vous ?

Franchement c’est dommage, d’autant plus que le peuple algérien et le peuple marocain ont beaucoup plus de choses en commun que de problèmes qui les séparent. Les propos de Messahel sont effectivement inadéquats, ce n’est pas le genre de déclaration qu’un ministre devrait faire à l’encontre d’un pays voisin même si la crise entre nos deux pays est là et existe depuis longtemps. Il n’y pas de relations diplomatiques, certes, mais du côté de la presse et des médias, il faut traiter l’information d’une façon neutre et essayer au moins de ne pas mettre de l’huile sur le feu. Il faut donner la parole aux uns et aux autres et expliquer ce qui se passe, car il y a des enjeux importants derrière chaque sortie.

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