«Graves conséquences» pour la Turquie si elle achète les S-400 russes

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La Turquie risque de « graves conséquences » si elle achète comme prévu des systèmes antimissiles russes S-400, a prévenu aujourd’hui un porte-parole du Pentagone, Charles Summers.

« Si la Turquie prend les S-400, il y aura de graves conséquences en ce qui concerne nos relations, nos relations militaires », a déclaré Summers, interrogé au cours d’un point de presse au Pentagone sur la volonté affichée par le président turc Recep Tayyip Erdogan d’acheter le système antimissile russe. « Ils ne pourront pas avoir les F-35 et les (missiles) Patriot », a-t-il ajouté.

La commande par la Turquie des batteries S-400, dont la livraison devrait commencer l’été prochain, est l’un des principaux points de discorde entre Ankara et Washington. Les Etats-Unis exhortent la Turquie à abandonner l’achat du système russe, soulignant qu’il est incompatible avec les équipements utilisés par les membres de l’Otan, dont font partie ces deux pays. En outre, les Etats-Unis estiment que l’achat par la Turquie de batteries S-400 pourrait menacer les secrets de fabrication de leur avion militaire de dernière génération, le F-35, qui est censé pouvoir échapper aux systèmes russes.

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Washington a approuvé en décembre la vente de son système antimissile Patriot à la Turquie, un geste visant à dissuader Ankara d’acheter le système concurrent russe, mais Erdogan a encore affirmé mercredi que revenir sur cet achat était hors de question. « En ce qui concerne les S-400, l’affaire est conclue, il est hors de question de faire machine arrière (…) Et peut-être qu’après les S-400, nous passerons aux S-500 », a déclaré Erdogan dans un entretien avec la chaîne de télévision turque Kanal 24.

Mardi, le commandant suprême des forces alliées en Europe, le général américain Curtis Scaparrotti, avait estimé que si la Turquie achetait bien les S-400, « dans ce cas, nous ne pourrions pas permettre au F-35 de voler (…) avec un système antimissile russe ». Washington a livré en juin 2018 ses premiers F-35 à la Turquie. Mais ces appareils restent aux Etats-Unis pendant toute la formation des pilotes turcs, un processus qui peut prendre un à deux ans selon le Pentagone.

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