GB: démission d’une ministre après avoir rencontré en secret des dirigeants israéliens

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La pro-Brexit Priti Patel a dû démissionner après avoir dissimulé des rencontres secrètes avec des dirigeants israéliens à Theresa May.

Quand Theresa May a reçu Benyamin Nétanyahou en visite officielle à Londres la semaine dernière, elle a eu la surprise d’apprendre que le chef du gouvernement israélien avait eu un entretien avec la ministre britannique du Développement international au mois d’août, dans le cadre d’une visite privée de cette dernière.

Au cours de ce qu’elle a présenté comme des «vacances familiales», Priti Patel avait mené une série de rencontres avec des dirigeants israéliens, apparemment en cachette du Foreign Office et de la première ministre. Elle a même proposé l’aide de Londres à l’armée israélienne pour l’accueil de réfugiés sur le plateau du Golan, dont l’occupation par l’État hébreu n’est pas reconnue par le Royaume-Uni. Cette étonnante diplomatie parallèle a provoqué la colère côté palestinien.

Après l’aveu de la ministre, lundi, Theresa May a, dans un premier temps, passé l’éponge, malgré de pressants appels à faire acte d’autorité. Jusqu’à ce que deux rencontres supplémentaires de la ministre indisciplinée avec des officiels israéliens soient révélées le jour suivant. Partie mardi pour une tournée en Afrique, Priti Patel a été priée de rebrousser chemin dès le lendemain matin, sur convocation de Downing Street. Elle a présenté sa démission à son retour, mercredi soir.

C’est le second départ fracassant au sein du cabinet May en une semaine. Le 1er novembre, le ministre de la Défense Michael Fallon avait lui aussi été poussé à la démission après des accusations de harcèlement sexuel. Deux de ses collègues, le numéro deux du gouvernement, Damian Green, et le secrétaire d’État au Commerce international, Marck Garnier, sont sous le coup d’enquêtes de l’administration pour les mêmes motifs.

Scandales en série

Les scandales se succèdent à un rythme inquiétant pour l’exécutif britannique, en pleines négociations sur le Brexit, qui reprennent ce jeudi à Bruxelles. Après avoir plusieurs fois délibérément contredit les positions de Theresa May sur le sujet, Boris Johnson a commis une gaffe diplomatique, sans doute involontaire. Interrogé sur le cas de Nazanin Ratcliffe, une binationale britannico-iranienne emprisonnée depuis dix-neuf mois à Téhéran, il a pris le risque d’aggraver son cas en affirmant qu’elle «enseignait le journalisme» en Iran. Il a ainsi donné du grain à moudre à l’accusation iranienne, qui a aussitôt menacé de doubler la peine de six ans de prison de cette employée d’une ONG, arrêtée pendant des vacances dans le pays.

Le ministre des Affaires étrangères a depuis tenté de rectifier le tir auprès de son homologue iranien. Mais il fait face à un feu nourri de critiques et d’appels à la démission, y compris dans son propre camp. Le sacrifice de Priti Patel lui a permis de sauver sa peau, pour l’instant.

Face à cette anarchie au sommet, Theresa May a les mains liées. Comme Boris Johnson, Priti Patel, 45 ans, défend ardemment la sortie de l’Union européenne. Comme lui, elle cache à peine ses ambitions politiques. En nommant ces «Brexiters» à des postes clés sans les compétences requises, May a cru s’acheter la paix dans un Parti conservateur profondément divisé. Elle en paye aujourd’hui la facture et n’a plus beaucoup de fusibles pour la protéger.

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