Gaz naturel: l’arrêt d’une usine américaine fait flamber les cours

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Le terminal Freeport LNG, situé sur la côte texane, près de la ville de Houston. DR

Les cours européens du gaz naturel ont bondi mardi après l’annonce de l’arrêt prolongé d’un important terminal au Texas, qui devrait réduire pour plusieurs mois le volume des exportations américaines de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Europe. 

Le TTF néerlandais, référence du marché du gaz naturel européen, s’est envolé jusqu’à 100 euros le mégawattheure (MWh), pour la première fois depuis près de trois semaines.

Vers 16H30 GMT, il progressait encore de 13,1%, à 99,295 euros.

Freeport LNG, qui contrôle le terminal du même nom, situé sur la côte texane, près de Houston, a annoncé mardi que l’incendie qui avait touché son site mercredi dernier allait perturber l’exportation de GNL durant une durée plus longue que prévu initialement.

Après avoir fait état de trois semaines d’arrêt, Freeport LNG table désormais sur une réouverture partielle dans 90 jours, et anticipe que le site ne retrouvera pas sa pleine capacité de production avant fin 2022.

Lire aussi. Gazprom: la moitié des clients étrangers ont ouvert un compte en roubles

Ce terminal assure, en temps normal, l’exportation de près de 60 millions de mètres cubes de GNL par jour, soit plus de 10% des volumes exportés par les Etats-Unis.

A l’inverse des prix européens, les cours du gaz naturel américains ont plongé mardi après l’annonce, lâchant jusqu’à 18,5% par rapport à lundi, car l’impossibilité d’exporter une partie de la production va augmenter les quantités disponibles aux Etats-Unis.

Depuis le début des années 2000 et la révolution du gaz de schiste, les Etats-Unis sont devenus un exportateur majeur de gaz naturel.

En Europe, en revanche, ce nouveau développement menace de priver le continent d’une partie de ses importations de gaz, alors même que l’Union européenne cherche à diminuer sa dépendance vis-à-vis du gaz russe, principale source d’approvisionnement jusqu’ici.

Par ailleurs, certains pays européens ayant refusé de régler leurs achats de gaz russe en roubles, le géant russe Gazprom a suspendu ses livraisons notamment à destination de la Bulgarie, de la Pologne et de la Finlande.

Gazprom baisse sa capacité

Autre nouvelle favorable à la hausse des cours, Gazprom a annoncé mardi baisser de plus de 40% sa capacité quotidienne de livraison de gaz vers l’Allemagne via le gazoduc Nord Stream, des équipements nécessaires n’ayant pas été livrés par le groupe allemand Siemens.

« C’est la pagaille », a commenté Robert Yawger, analyste de Mizuho Securities, au sujet de l’arrêt prolongé du terminal Freeport. Faute de gaz suffisant, dit-il, l’industrie européenne va devoir utiliser des dérivés du pétrole, ce qui va peser sur le marché des produits raffinés, déjà sous très forte tension, du fait des sanctions imposées à la Russie.

Autre conséquence prévisible, selon l’analyste, l’utilisation plus importante que prévue de produits pétroliers, qui provoquent davantage d’émissions que le gaz, va doper le marché des quotas carbone. Les prix « vont être mis en orbite parce que tout le monde va vouloir acheter des contrats d’émission. »

Mardi, le quota carbone européen prenait un peu plus de 3% par rapport à la veille.

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