Frappes occidentales en Syrie: les pays arabes partagés
Publié leVoici les principales réactions dans le monde aux frappes ciblées menées par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni contre la Syrie.
« La Russie dénonce avec la plus grande fermeté l’attaque sur la Syrie, où des militaires russes aident le gouvernement légitime à lutter contre le terrorisme », a déclaré le président Vladimir Poutine dans un communiqué, annonçant que la Russie convoquait une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU.
Les frappes occidentales ont été menées « sans l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU, en violation de la Charte des Nations unies, des normes et principes du droit international » et constituent « un acte d’agression à l’encontre d’un Etat souverain », a poursuivi le Kremlin.
L' »agression barbare et brutale » des Occidentaux « a pour principal objectif d’entraver le travail de l’équipe » de l’OIAC qui devait entamer samedi son enquête sur une attaque chimique présumée en Syrie (ministère des Affaires étrangères).
Le président Assad s’est dit plus déterminé que jamais à « lutter contre le terrorisme » en dépit de cette « agression ».
“Un crime” pour l’Iran
« L’attaque menée ce matin contre la Syrie est un crime. Je déclare franchement que le président américain, le président français et la Première ministre britannique sont des criminels (…), ils n’obtiendront rien et ne tireront aucun bénéfice », a affirmé le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.
« Les Etats-Unis et leurs alliés (…) sont responsables des conséquences régionales de cette action aventuriste » (porte-parole du ministère des Affaires).
« Il y a un an j’ai affirmé qu’Israël apportait un soutien total à la décision du président Donald Trump de se mobiliser contre l’usage et la dissémination d’armes chimiques », a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, indiquant que ce soutien restait « inchangé ».
« Ce matin les Etats-Unis, la France et le Royaume Uni ont montré que leur engagement ne se borne pas à des proclamations de principes », a-t-il ajouté.
Les frappes sont une réponse « appropriée » à l’attaque chimique présumée de Douma, « quels que soient les auteurs (de ces attaques à l’arme chimique), ils doivent en payer le prix » (président Recep Tayyip Erdogan).
La Chine pour “le dialogue et la négociation »
La Chine s’est dite « opposée constamment à l’usage de la force dans les relations internationales » après les frappes menées en Syrie par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, et a appelé ces pays à « revenir dans le cadre du droit international et à résoudre la crise par le dialogue et la négociation ». (porte-parole du ministère des Affaires étrangères)
– LE MAROC « déplore la dégradation de la situation au Moyen Orient, et notamment l’escalade militaire d’hier en Syrie », indique le ministère des Affaires étrangères, tout en soulignant qu’il « ne peut que dénoncer de la manière la plus claire, le recours aux armes chimiques ».
– LE QATAR a « exprimé son soutien » aux opérations militaires des Occidentaux. « L’utilisation continue par le régime syrien contre les civils d’armes chimiques et qui frappent sans discrimination requiert une action immédiate de la communauté internationale ».
– L’ARABIE SAOUDITE « apporte son plein soutien aux frappes (…) car elles constituent une riposte aux crimes du régime » syrien (ministère des Affaires étrangères).
– IRAK: les frappes occidentales en Syrie « offrent au terrorisme une opportunité de se développer après avoir été détruit en Irak et largement repoussé en Syrie » (ministère des Affaires étrangères).
– L’ALGERIE « ne peut que regretter » les frappes, menées « au moment où toute la communauté internationale attendait l’envoi d’une commission d’enquête pour vérifier ces informations relatives à l’usage de l’arme chimique que l’Algérie dénonce », selon le Premier ministre Ahmed Ouyahia.
– L’EGYPTE dit sa « profonde inquiétude face à l’escalade militaire en cours sur la scène syrienne », qui « menace les accords obtenus » et exhorte la communauté internationale et les grandes puissances à trouver une « solution pacifique », par la voix du ministère des Affaires étrangères.
– L’UE a promis de « se tenir aux côtés de ses alliés du côté de la justice ». « Le régime syrien ne peut continuer cette tragédie humaine » (président du Conseil européen, Donald Tusk). Après l’utilisation d’armes chimiques « odieuses », la communauté internationale doit « identifier et demander des comptes » aux responsables et la Syrie a besoin d’une « solution politique négociée » à travers le processus de Genève des Nations Unies (président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker).
– ALLEMAGNE: « Nous soutenons le fait que nos alliés américains, britanniques et français (…) aient pris leurs responsabilités » (Angela Merkel).
– ITALIE: L’attaque de cette nuit a été une réponse « motivée par l’utilisation d’armes chimiques » et cette « action circonscrite (…) ne sera pas le début d’une escalade » (chef du gouvernement Paolo Gentiloni)
– L’ESPAGNE salue « une réponse légitime et proportionnée » aux « atrocités » de l’attaque chimique présumée du 7 avril (président du gouvernement Mariano Rajoy)
– Le PORTUGAL « comprend les raisons et l’opportunité de cette intervention militaire » face à « des formes de guerre que l’humanité ne peut tolérer » (ministère des Affaires étrangères).
– La GRECE « soutient les efforts pour l’éradication » des armes chimiques mais appelle à « contribuer immédiatement à une désescalade » en Syrie, « la diplomatie doit revenir sur le devant de la scène » (ministère des Affaires étrangères)
– OTAN: « Je soutiens les actions prises par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France contre les installations et capacités d’armes chimiques du régime syrien », a déclaré le secrétaire général Jens Stoltenberg. « Elles vont réduire la capacité du régime à mener d’autres attaques contre le peuple de Syrie avec des armes chimiques ».
– ONU: « J’appelle les Etats membres à faire preuve de retenue dans ces dangereuses circonstances et à éviter toute action qui pourrait conduire à une escalade et à aggraver la souffrance du peuple syrien », a déclaré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
Avec AFP