Qui est François Lecointre, nouveau chef d’état-major des armées françaises?

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Issu de l’infanterie de marine, ce saint-cyrien de 55 ans a connu une carrière militaire exemplaire marquée par un coup d’éclat le 27 mai 1995, lors de la reprise du point de Vrbanja, à Sarajevo, et par son engagement en Afrique.

Emmanuel Macron a créé la surprise ce mercredi lors du Conseil des ministres en nommant le général François Lecointre, 55 ans, chef d’état-major des armées. Issu de Saint-Cyr, ce natif de Cherbourg succède ainsi au général Pierre de Villiers, alors qu’il ne faisait pas partie du réservoir traditionnel des chefs d’état-major (armée de terre, marine, air). Pour inattendue qu’elle soit, sa nomination vient cependant couronner un parcours d’excellence marqué par une promotion très rapide au sein de la hiérarchie militaire. Issu des Troupes de Marine, François Lecointre occupait depuis août 2016 le poste chef du cabinet militaire auprès de Manuel Valls, puis de Bernard Cazeneuve et d’Édouard Philippe.

Avant de s’illustrer au sein de l’état-major de l’armée de terre, puis du cabinet militaire du premier ministre, le général Lecointre s’est en effet largement distingué sur le terrain. Commandant le 3ème RIMa de Vannes, il participe à la guerre du Golfe en Irak, en 1991, sert en Somalie et à Djibouti, puis au Rwanda lors de l’opération Turquoise, en 1994 . Peu de temps après, il est envoyé en Serbie, et s’illustre lors de la reprise du pont de Vrbanja, « clef de Sarajevo, le 27 mai 1995. Avec les trente «Forbans» du lieutenant Heluin, Lecointre parvient à reprendre ce poste stratégique capturé la veille par les forces serbes, avec 14 otages parmi les casques bleus. Si l’opération est un succès, l’assaut coûte alors la vie à deux «marsouins», Marcel Amaru et Jacky Humblot, alors que 17 autres sont blessés, dont le lieutenant Heluin. Citant Montesquieu, François Lecointre déclare à cette occasion: «Pour faire de grandes choses, il ne faut pas être au-dessus des hommes, il faut être avec eux.»

Sa brillante carrière militaire franchit un nouveau cap en 2005, lorsqu’il est nommé chef de corps. Entre 2006 et 2007, il retourne en Afrique, participant à l’opération Licorne mise en place suite à la crise politico-militaire que traverse le pays. En 2011, François Lecointre fait ses premiers pas en cabinet ministériel: il est adjoint «terre» au cabinet militaire du ministre de la Défense. Un passage express avant d’être de nouveau promu et de prendre le commandement de la 9e brigade d’infanterie de Marine jusqu’à l’été 2013. Deux ans plus tard, l’Union européenne, misant sur son expérience de l’Afrique, lui confie la direction de la première mission de formation de l’Union européenne au Mali, avec pour objectif de fournir, dans le Sud du pays, des conseils militaires aux armées maliennes engagées dans la lutte contre des factions terroristes.

En 2014, aux côtés du chef d’état-major de l’Armée de terre, il participe à l’élaboration de la réforme de l’Armée de terre, théorisant notamment son implication nouvelle dans la sécurité intérieure du pays. Avec Jean-Pierre Bosser, il met en place son déploiement sur l’ensemble du territoire national, anticipant ainsi avec un an d’avance l’opération Sentinelle de janvier 2015.

Parallèlement, et depuis juillet 2009, il nourrit de ses analyses la très pointue revue militaire Inflexions, centrée sur l’enrichissement des réflexions sur l’action militaire.

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