France: un vétéran du terrorisme bientôt expulsé vers l'Algérie

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Djamel Beghal. DR

Incarcéré depuis 2005 à la suite d’un projet d’attentat contre l’ambassade américaine à Paris, Djamel Beghal était l’un des gourous religieux des terroristes de janvier 2015, Amedy Coulibaly et Chérif Kouachi.
Son nom revient dans plusieurs grands dossiers terroristes qui ont frappé la France ces vingt dernières années. Djamel Beghal, mentor des auteurs des attentats de janvier 2015 et condamné pour un projet d’attentat contre l’ambassade des États-Unis à Paris en 2001, sera bientôt expulsé vers l’Algérie. Le 5 mars dernier, la Chambre de l’application des peines de la cour d’appel de Rennes a validé sa libération sous condition de son expulsion vers son pays d’origine, selon une information de L’Express, confirmée au Figaro ce jeudi par le parquet général. 
Aujourd’hui âgé de 52 ans, Djamel Beghal, surnommé «Abou Hamza», est une figure de l’islam radical en France. Sa première arrestation remonte à juillet 2001 aux Émirats arabes unis, alors qu’il s’apprête à rentrer en France après un séjour en zone pakistano-afghane. Il y a fréquenté les camps d’entraînement d’Al-Qaïda et projette de commettre un attentat contre l’ambassade des États-Unis à Paris.
Pour ces faits, la justice condamne ce Franco-Algérien à dix ans de prison en 2005 et signe l’année suivante un décret afin de le déchoir de la nationalité française. Il est, dès lors, potentiellement expulsable. Mais le détenu multiplie les recours, notamment auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), afin d’éviter un retour en Algérie, un pays où il y a «des risques de traitements inhumains et dégradants».
Gourou de Coulibaly et Kouachi
Comme une dizaine d’autres islamistes, il est assigné à résidence en province, dans le Cantal, en juin 2009, après avoir purgé sa peine. Depuis son incarcération, mais aussi durant son séjour à Murat, il multiplie les contacts avec plusieurs autres jeunes en voie de radicalisation, se positionnant comme un véritable gourou. Il est décrit par les enquêteurs comme un «homme de science en religion» à «l’ancrage persistant dans son extrémisme religieux». Parmi ses disciples, deux noms aujourd’hui bien connus: Amedy Coulibaly, meurtrier de la policière Clarissa Jean-Philippe et auteur de la prise d’otage à l’HyperCacher et Chérif Kouachi, auteur de l’attentat contre Charlie Hebdo, en janvier 2015.
Très proches, Djamel Beghal et Amedy Coulibaly ont été jugés pour les mêmes faits en 2013. Ils sont respectivement condamnés à 10 ans et 5 ans de prison pour avoir projeté l’évasion en 2010 de Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien du Groupe islamique armé algérien (GIA), condamné à perpétuité pour l’attentat à la station RER Musée d’Orsay en 1995, à Paris.
Depuis 2015, Beghal est placé à l’isolement dans le centre pénitentiaire de Rennes-Vezin, notamment pour avoir utilisé un téléphone portable en cellule. Il a ensuite réclamé sa liberté sous condition d’une expulsion vers l’Algérie. Une manière selon L’Express, de retrouver sa femme et ses quatre enfants mais aussi d’envisager de nouveaux projets professionnels. Une première demande refusée en juillet 2017, au motif «qu’il y aurait des doutes sur [son] algérianité». Sa requête lui est finalement accordée le mois dernier. Paris et Alger sont actuellement en discussion pour établir les conditions de son expulsion.
 

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