France: un Conseil national des imams installé par la Mosquée de Paris et trois fédérations

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Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz.

La Mosquée de Paris et trois fédérations musulmanes françaises ont créé dimanche un Conseil national des imams (CNI), une initiative dénoncée par l’instance organisant le culte musulman en France, qui prévoit la création de son propre CNI.

La mise en place de ce CNI, qui sera chargé de « labelliser » les imams exerçant en France, entre dans le cadre d’une vaste restructuration de la deuxième religion du pays voulue par les autorités françaises.

« Aujourd’hui est un jour historique », a déclaré le recteur de la Grande mosquée de Paris (GMP), Chems-eddine Hafiz, devant 200 cadres religieux et gestionnaires de lieux de culte venus de toute la France et réunis dans la capitale française.

« Ce moment scelle notre responsabilité devant les musulmans de France et devant tous nos concitoyens », a-t-il ajouté, rappelant que le président français Emmanuel Macron avait appelé ce CNI de ses vœux à l’automne 2020 dans le cadre de la lutte contre l’islam radical et les « séparatismes ».

Outre la GMP, le Rassemblement des musulmans de France, Musulmans de France (ex-UOIF, proche des Frères musulmans) et la Fédération française des associations islamiques d’Afrique, des Comores et des Antilles (FFAIACA) ont participé à la mise en place de cette instance.

Les présidents de ces quatre fédérations et des imams ont voté dimanche matin les statuts de ce CNI et élu « à l’unanimité » son président, l’imam Ba Amadou.

Lire aussi. France: deux imams suspendus après des propos discriminatoires envers les femmes

La création du CNI a mis en lumière les divisions entre la GMP et le Conseil français du culture musulman (CFCM), qui organise le culte musulman en France.

Dans un communiqué cette semaine, le président du CFCM Mohammed Moussaoui a qualifié cette initiative de « détournement du travail fait sous l’égide du CFCM ».

Annonçant la mise en place d’un CNI le 12 décembre, il a promis que le CFCM se réservait « le droit d’agir par tous les moyens légaux pour faire cesser cette attitude irresponsable ».

En novembre 2020, quelques semaines après les attentats jihadistes contre l’enseignant Samuel Paty, qui avait été décapité, et dans la basilique de Nice (sud-est, trois morts), Emmanuel Macron avait lancé une offensive contre le « séparatisme » et l’islam radical, appelant les représentants musulmans à en terminer avec certaines « ambiguïtés ».

Suite à cela, le CFCM avait formellement approuvé en janvier une « charte des principes » de l’islam de France, ouvrant la voie à la création du CNI.

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