France: perquisitions aux sièges parisiens de McKinsey et du parti Renaissance

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Le logo du conseil américain McKinsey. (Photo AFP)

Des perquisitions ont été menées mardi au siège parisien du cabinet de conseil McKinsey et à ceux du parti d’Emmanuel Macron Renaissance et de l’association de financement de Renaissance, a indiqué mercredi le parquet national financier (PNF), confirmant une information du Parisien. 

Ces perquisitions ont été conduites par les juges d’instruction dans le cadre de deux informations judiciaires ouvertes en octobre. L’une d’elles porte sur l’intervention des cabinets de conseil dans les campagnes électorales de 2017 et 2022 d’Emmanuel Macron, et l’autre sur le recours plus général de l’Etat à ces cabinets de conseil.

La justice a mis son nez dans les affaires de McKinsey après la publication en mars d’un rapport d’une commission d’enquête sénatoriale sur le recours par l’Etat aux cabinets de conseil privés. Le cabinet américain, créé par James McKinsey dans les années 1920, a notamment conseillé le gouvernement sur la stratégie vaccinale de la France face au Covid-19. Avec plus de 12 millions d’euros facturés pendant la crise sanitaire, il est celui auquel l’exécutif a eu le plus recours.

Lire aussi. France: le bras droit de Macron inculpé pour prise illégale d’intérêts

Ces travaux sénatoriaux dénonçaient un « phénomène tentaculaire » et son coût croissant pour les finances publiques. Lors de leur présentation, le président de la commission d’enquête, le sénateur LR Arnaud Bazin, avait annoncé saisir le procureur de la République pour une « suspicion de faux témoignage » du directeur associé du cabinet McKinsey. Ce dernier avait assuré lors de son audition que l’entreprise payait ses impôts en France.

Les entités françaises de McKinsey sont soupçonnées d’avoir créé un montage fiscal qui leur a permis de ne verser aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020. L’entreprise, dont le siège parisien a été perquisitionné fin mai, avait affirmé « respecter les règles fiscales et sociales françaises qui lui sont applicables ».

Une information judiciaire sur le rôle de McKinsey en 2017 et en 2022

Emmanuel Macron avait de son côté assuré que ce non-paiement de l’impôt sur les sociétés s’expliquait par les règles fiscales en vigueur, affirmant s’être « battu » au niveau européen pour qu’elles changent bientôt. « S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal », avait-il lancé, agacé, le 27 mars sur France 3. Dont acte. A quelques jours du premier tour de la présidentielle, le PNF avait annoncé avoir ouvert une enquête pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale », afin de faire la lumière sur les pratiques d' »optimisation » de McKinsey en France.

Une information judiciaire a ainsi été ouverte le 20 octobre des chefs de « tenue non conforme de comptes de campagne » et « minoration d’éléments comptables dans un compte de campagne ». Celle-ci porte sur les conditions d’intervention de cabinets de conseil, dont McKinsey, dans les campagnes électorales de 2017 et 2022.

Les liens entre le cabinet de conseil et le chef de l’Etat sont anciens et remontent à 2007, quand le jeune énarque et les cadres de McKinsey phosphoraient au sein de la commission Attali pour « libérer » la croissance française. Dix ans plus tard, les « MacronLeaks », une fuite de données avant la présidentielle de 2017, révèlent la collaboration entre des membres de McKinsey et En marche !, le mouvement lancé par Emmanuel Macron pour propulser sa candidature en 2017.

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