France: des lycéennes voilées dénoncent des fouilles abusives avant les épreuves du Bac

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Plusieurs élèves voilées d’un lycée hors contrat qui autorise le port du voile racontent avoir été forcées de «soulever leurs robes» pour pouvoir passer leurs épreuves anticipées du baccalauréat.

Randa est lycéenne à Paris. Musulmane, elle est scolarisée dans un établissement hors contrat qui lui permet de porter son voile en classe, le lycée Méo high school (MHS). Mais pour passer leurs épreuves anticipées du baccalauréat, Randa et ses camarades de classe étaient convoquées au lycée Victor Hugo, un établissement public du 3eme arrondissement de la capitale. Là, avant et même pendant leurs épreuves, les jeunes femmes auraient été fouillées de manière abusive par les responsables de l’établissement.

C’est Randa qui, sur Twitter, a décidé de dénoncer publiquement ces fouilles. Ces messages, postés le 19 juin, ont eu un fort retentissement.

 

Dans une série de tweets, la lycéenne explique comprendre que ses oreilles soient inspectées avant une épreuve, pour vérifier qu’elle ne porte pas d’écouteurs et d’oreillettes. En revanche, Randa s’indigne d’avoir du «secouer [ses cheveux]», «retirer [sa chemise]» et que sa robe ait été soulevée. Surtout, la jeune femme indique que ces fouilles ont eu lieu alors que l’épreuve était sur le point de commencer, une fois que les lycéennes étaient installées à leur table d’examen.

«Il y a une rupture d’égalité avec les autres élèves» s’insurge Hanane Loukili, directrice du lycée MHS, qui précise que «sept élèves» sont concernées par ces fouilles. «Vérifier les oreilles c’est normal, mais enlever les vêtements, leur demander de soulever les robes et les jupes, c’est inacceptable». La directrice de MHS indique vouloir «monter un dossier» avant de prendre contact avec le lycée Victor Hugo, pour ne pas laisser cette affaire sans suites.

L’interdiction ne concerne pas les candidats venus du privé

Dans une note intitulée «Laïcité et examens», l’Éducation nationale rappelle que l’interdiction, dans la loi de 2004, concerne «les élèves de l’enseignement public». Quant aux candidats venus du privé, s’ils doivent «se soumettre aux règles d’organisation de l’examen qui visent notamment à garantir le respect de l’ordre et de la sécurité, à permettre la vérification de l’identité des candidats ou à prévenir les risques de fraudes», rien ne les empêche de porter des signes religieux.

Ni l’académie de Paris ni le lycée Victor Hugo n’ont répondu à nos sollicitations.

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