France: l’ex-archevêque de Paris accusé d’agression sexuelle

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Michel Aupetit, alors archevêque de Paris, célèbre une messe de Pâques, le 12 avril 2020 à Paris. (DOMINIQUE BOUTIN/SIPA)

Une enquête préliminaire a été ouverte début décembre pour agression sexuelle sur personne vulnérable après un signalement du diocèse de Paris sur l’ancien archevêque de Paris Michel Aupetit, alors que l’Eglise catholique est secouée depuis plusieurs années par des affaires de violences sexuelles. 

Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), a indiqué le parquet de Paris mardi, confirmant une information de BFMTV.

Selon la chaîne de télévision, l’ancien archevêque aurait entretenu une liaison avec une personne vulnérable faisant l’objet d’une mesure de protection judiciaire.

Il s’agit, selon une source proche du dossier, « d’échanges de mails » entre le religieux et cette femme, dont le consentement apparent devra être confirmé au regard de sa santé mentale.

« On n’a absolument pas connaissance d’une plainte, donc on ne peut donner aucune indication sur ce sujet », a déclaré à l’AFP Me Jean Reinhart, avocat de Michel Aupetit.

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Contacté, le diocèse de Paris n’a pas souhaité communiquer dans l’immédiat.

Fin novembre 2021, Mgr Aupetit avait présenté sa démission au pape François, qui l’avait aussitôt acceptée, après que plusieurs journaux lui avaient prêté une relation amoureuse avec une autre femme, qu’il avait catégoriquement démentie.

L’homme, à la tête de l’archevêché de Paris depuis décembre 2017, était aussi très contesté pour sa gestion des ressources humaines dans le diocèse.

Entré tard dans la prêtrise – il a été ordonné à l’âge de 44 ans après avoir exercé la médecine pendant onze ans -, Michel Aupetit, 71 ans, a exercé différents ministères de vicaire, curé et aumônier auprès de la jeunesse, avant d’être nommé évêque.

Il a été évêque auxiliaire de Paris en 2013, puis hérité d’un diocèse de plein droit, celui de Nanterre pendant un peu plus de trois ans.

Onde de choc

L’archevêque, qui a eu à gérer l’incendie de Notre-Dame de Paris en 2019, est connu pour ses positions strictes sur la famille et la bioéthique: il a notamment soutenu les « marches pour la vie » hostiles à l’interruption volontaire de grossesse.

Il a aussi eu maille à partir avec les homosexuels en 2012 lors des débats sur le « mariage pour tous ».

Certains lui ont également reproché son relatif silence sur la question de la pédocriminalité, après l’onde de choc créée par la publication début octobre 2021 du rapport de la commission présidée par Jean-Marc Sauvé qui a montré l’ampleur du phénomène dans l’Eglise catholique de France depuis les années 1950.

Toujours considéré comme évêque (émérite) par le Vatican, Mgr Aupetit s’est installé, après sa démission, dans une ancienne abbaye toulousaine auprès de personnes fragiles.

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Plusieurs évêques à la retraite ont fait l’objet de signalements ces derniers mois.

L’ancien évêque de Créteil, Michel Santier, a été sanctionné par le Vatican pour des faits de voyeurisme commis lors de la confession, sur deux personnes majeures dans les années 90 dans le cadre d’une formation spirituelle, des faits qu’il a reconnus.

Depuis, de nouvelles victimes se sont fait connaître et une enquête préliminaire de l’Eglise a été confiée à l’évêque d’Arras.

Et début novembre, le cardinal Jean-Pierre Ricard, ex-archevêque de Bordeaux, avait créé la stupeur en avouant, via un message lu par le président de l’épiscopat, avoir eu, lorsqu’il était curé à Marseille il y a trente-cinq ans, une conduite « répréhensible avec une jeune fille de 14 ans ».

Le Vatican et le parquet de Marseille ont ouvert une enquête préliminaire.

Huit anciens évêques au total ont ou ont eu affaire à la justice civile ou à la justice de l’Eglise « pour abus » sexuels (dont Mgr Ricard et Mgr Santier), a déclaré en novembre Eric de Moulins-Beaufort, président de l’épiscopat.

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