France: inhumation d'un soldat de la 1ère guerre mondiale identifié grâce à son ADN

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Un siècle après avoir disparu dans la bataille de Verdun, le sergent Claude Fournier, premier soldat français de 14-18 identifié génétiquement, est inhumé mercredi dans la nécropole nationale de Douaumont, dans l’est de la France, en présence de son petit-fils.  
« Il y a toute une série de petites circonstances miraculeuses » qui ont permis à « cette belle histoire » de connaître un dénouement « extraordinaire », rapporte Bruno Frémont, médecin légiste à Verdun.
Le squelette du sergent Fournier a été découvert, enchevêtré à deux autres, le 6 mai 2015 lors de travaux au Mémorial de Fleury-devant-Douaumont.
Dans la glaise, godillots cloutés, baïonnettes Rosalie, balles Lebel « luisantes », casque Adrian et même une fiole de Ricqlès exhalant encore une odeur de menthe, sont retrouvés. Par miracle -et sur insistance du docteur Frémont-, une plaque d’identité militaire est ensuite découverte dans un tas de terre évacuée à 200 m du trou.
Le minuscule objet en zinc et aluminium appartient à Claude Fournier, né le 27 novembre 1880 à Colombier-en-Brionnais (centre) et « tué à l’ennemi » devant Douaumont le 4 août 1916 à l’âge de 35 ans.
Le maire de Colombier-en-Brionnais, informé qu’un enfant du village tombé au champ d’honneur a peut-être été retrouvé, recherche alors sa descendance. Une octogénaire, Claudia Palluat-Montel, pense être apparentée à la famille Fournier.
Avec les Anciens combattants et le Souvenir français, ils dressent un arbre généalogique et retrouvent un petit-fils, Robert Allard, 75 ans, vivant sur la Côte d’Azur.
Des analyses génétiques confirment leur lien de parenté.
« C’est la première fois qu’on identifie par son ADN un soldat français de la guerre 14-18 », souligne le docteur Frémont.
A partir du crâne et des données génétiques, l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) réalise ensuite quatre portraits-robots. Ils sont comparés à un cliché, déniché chez Mme Palluat-Montel, d’un groupe de soldats parmi lesquels le sergent Fournier.
« Sur le plan scientifique et historique, c’est une réussite. Sur le plan humain, c’est quelque chose de superbe pour Robert Allard qui va avoir une sépulture pour son grand-père », poursuit le Dr. Frémont.
Près de 300.000 soldats sont morts pendant la bataille de Verdun (février à décembre 1916). Les corps d’environ 80.000 portés disparus sont dispersés dans une zone de 10.000 hectares transformée depuis en forêt.

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