Evacuer les civils de Kaboul, un défi aux multiples facettes

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Crédit: AFP.

Voler aux limites de l’appareil, embarquer les réfugiés au plus vite, être équipé de contre-mesures pour éviter d’être abattu: l’évacuation d’Afghanistan de milliers d’étrangers et d’Afghans de l’aéroport de Kaboul est un défi pour les pilotes, explique un gradé français.

L’évacuation des civils voulant fuir la capitale afghane tombée aux mains des talibans se fait « avec des engins de transport tactique uniquement car ils ont besoin d’un certain niveau de protection », a expliqué à la presse le colonel de l’armée de l’Air et de l’Espace Yannick Desbois, qui commande la base aérienne 104 aux Emirats où transitent les évacués.

« Les talibans sont présents en ville, sur la partie civile de l’aéroport, donc à proximité des pistes. Ils n’ont pas démontré pour l’instant d’hostilité avérée, néanmoins (…) ils possèdent un certain nombre d’armements qui pourraient constituer des menaces pour nos avions », a-t-il expliqué.

Les mesures d’autoprotection consistent avant tout en des leurres que les appareils peuvent larguer s’ils sont pris pour cible.

La France, à l’instar d’autres pays, a organisé un pont aérien entre Paris et Kaboul via la base émirienne pour évacuer ses ressortissants et des Afghans menacés qui veulent fuir leur pays. Depuis la mise en place du pont, quatre appareils sont arrivés à Paris, avec plus de 500 personnes en tout.

« Au delà de l’aspect sécuritaire, de la volatilité de la situation à Kaboul, il y a un aspect technique pour poser des avions de transport tactique à Kaboul qui est quand même un aéroport très particulier, en altitude, très encaissé, avec beaucoup de chaleur », a-t-il déclaré.

 

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« A l’heure actuelle on ne peut stationner plus de quelques avions sur place » et « il n’y a pas la possibilité de remettre du carburant », ce qui ajoute encore à la complexité de l’opération, a-t-il ajouté.

Dans ces conditions, chaque place compte, comme l’a montré la désormais célèbre photo d’un avion militaire américain bondé d’exfiltrés. Côté français, le colonel a expliqué qu’au cours d’une des rotation, « un des A400 M est revenu avec plus de 200 passagers » alors que l’appareil « a une capacité de 120 passagers assis, cela s’est fait dans toutes les conditions de sécurité, grâce à l’expertise de l’équipage, qui a pu répartir les passagers ».

Concernant la coordinations avec les autres pays, notamment les Américains qui sont à la manœuvre, elle « se fait à deux niveaux ».

D’abord « au Qatar sur la base d’Al Udeid, le grand centre de commandement aérien de la zone (…) responsable de la gestion du flux d’avions (…). Ils doivent stationner sur place dans un temps le plus restreint possible, les capacités de contrôle aérien sont limitées, il y a toute une déconfliction à faire pour s’assurer (…) qu’on n’ait pas une congestion ».

Ensuite, « à Kaboul, puisque la sécurisation de l’aéroport est assurée par un fort contingent américain, mais également les Anglais, les Turcs et les Français. Il y a une coordination sur l’aéroport pour maintenir le niveau de sécurité, suivre l’évolution de la situation tactique, mettre en œuvre les différents moyens comme l’éclairage, les moyens de contrôle qui sont limités ».

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