Un Américain obtient la garde partagée d’un enfant après avoir violé la mère

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Un violeur américain a obtenu la garde alternée de l’enfant né du crime qu’il a commis en 2009 sur une jeune fille de 12 ans.

Une jeune femme rattachée à jamais à son violeur. Elle n’avait que 12 ans lorsqu’elle a été abusée et est tombée enceinte. L’enfant né de cette agression est aujourd’hui âgé de 8 ans et bientôt sa garde va être partagée entre sa mère et Christopher Mirasolo, son père violeur. À l’époque, ce dernier avait passé un arrangement avec la justice et avait été emprisonné une année alors qu’il encourait entre 25 ans de prison et une peine à vie. Récidiviste, il avait ensuite passé quatre ans derrière les barreaux pour avoir agressé sexuellement une autre jeune fille âgée de moins de 15 ans.

Ce nouveau crime n’a pourtant pas empêché la justice de lui accorder la garde partagée de son fils, la semaine dernière. D’après les propos de Rebecca Kiessling, l’avocate de la mère, rapportés par CBS, «le juge a donné l’adresse de la victime à son violeur, a ordonné que son nom soit inscrit sur le certificat de naissance, et tout cela sans le consentement de la mère et sans lui laisser la possibilité de s’expliquer». La mère de l’enfant va également devoir quitter la Floride où elle réside actuellement pour s’installer dans le Michigan, près du père.

Christopher Mirasolo a été informé de sa paternité il y a environ un mois par le tribunal alors que la mère venait de faire une demande d’aide sociale. L’avocat du père précise ainsi que son client «n’a jamais rien demandé. Cela a été décidé par un procureur. Je ne sais pas ce qu’il va faire à propos de cet enfant. Nous allons devoir en parler». Cette décision a été prise alors que Christopher Mirasolo se trouve toujours en liberté conditionnelle et fait partie du fichier des agresseurs sexuels. Il lui est d’ailleurs imposé de rester à distance des écoles et autres lieux fréquentés par les enfants. Un adulte responsable doit même le surveiller s’il se trouve en présence d’un enfant de moins de 17 ans. Un verdict «abjecte» pour Rebecca Kiessling qui a lancé une procédure de protection contre le père.

Une loi américaine extrême

Selon LCI, chaque année, entre 17.000 et 32.000 bébés naissent à cause d’un viol aux États-Unis. Environ 200.000 jeunes de moins de 18 ans sont mêmes contraints de se marier pour cacher des viols passés, explique le site Slate.

 

Les lois américaines ne prennent pas toujours le parti des victimes. En avril dernier, LCI rapportait qu’une loi destinée à protéger les femmes violées avait été rejetée pour la neuvième fois dans le Maryland. Les Américaines ont ainsi l’obligation de négocier avec leur agresseur concernant l’éducation de leur enfant. Pourtant criminel, rien ne pourra être décidé sans l’accord du père. «Si une femme choisit d’élever son enfant, cela signifie qu’elle aura des contacts avec son violeur pendant, au moins, les dix-huit prochaines années, regrette le NARAL Pro-Choice Maryland, une association qui se bat pour le droit des femmes. L’agresseur peut également entraver la démarche d’adoption de la mère, et l’empêcher d’aller de l’avant si elle le souhaite.» Il peut également s’en servir pour faire pression sur sa victime en la menaçant d’exercer ses droits parentaux si celle-ci n’abandonne pas les poursuites contre lui.

Le Mississipi, le Dakota du nord, le Wyoming, l’Alabama, le Nouveau-Mexique et le Minnesota continuent d’imposer cette loi. En 2013, 31 États américains n’avaient encore aucune loi empêchant les violeurs de demander le droit de garde de l’enfant.

 

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