Espagne: la droite obtient le soutien de l’extrême droite pour gouverner l’Andalousie
Publié leLe Parti populaire (PP, droite) et Ciudadanos (centre-droit) ont obtenu mercredi le soutien indispensable du parti d’extrême droite Vox pour pouvoir gouverner l’Andalousie, région méridionale la plus peuplée d’Espagne.
« Nous sommes parvenus à un accord avec le PP », a annoncé à la presse à Séville, capitale régionale, le numéro deux du parti d’extrême droite, Javier Ortega Smith.
« Nous sommes très satisfaits (…) Aujourd’hui, les lois liberticides, l’immigration illégale, la corruption ont perdu » et « le pré carré de la gauche en Andalousie est enfin terminé », s’est réjoui le secrétaire général de Vox. Le Parti socialiste du chef du gouvernement Pedro Sanchez dirigeait l’Andalousie depuis 36 ans.
« Aujourd’hui, le changement commence en Andalousie », a déclaré pour sa part Juan Manuel Moreno, candidat du PP désormais assuré d’obtenir la présidence du futur gouvernement régional.
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Avec les douze voix de Vox dans un Parlement andalou qui compte 109 députés, un gouvernement du Parti populaire (26 sièges) et de Ciudadanos (21 sièges) devrait être investi lors d’un vote qui devrait avoir lieu le 16 janvier.
Né en 2013, Vox avait provoqué un séisme lors des élections régionales du 2 décembre en devenant le premier parti d’extrême droite à entrer dans un parlement régional depuis le rétablissement de la démocratie à la mort du dictateur Francisco Franco en 1975.
Ce parti prône la fin de l’autonomie des régions au nom des économies budgétaires et de la défense de l’unité de l’Espagne, l’interdiction des partis indépendantistes catalans, l’expulsion des immigrés illégaux et l’abolition de la loi contre la violence faite aux femmes qui favorise, selon lui, les fausses plaintes de femmes « sans scrupules ».
Cette dernière proposition, qui a provoqué l’ire du puissant mouvement féministe espagnol et suscité une levée de boucliers au sein même du PP, ne figure pas dans l’accord signé mercredi.
Cet accord, qui compte 37 points, prévoit en revanche la lutte contre l’immigration illégale, la défense et la promotion de la tauromachie, de la chasse ou de la Semaine sainte. Les deux partis ont convenu en outre d’éviter « toute ingérence des pouvoirs publics dans la formation idéologique des élèves ».
Le président de Vox, Santiago Abascal, s’est félicité du fait que les électeurs de son parti « auront un président qui a signé (un accord promettant) d’appliquer une part importante du programme de Vox ».