Espagne: haro sur la fondation Franco qui exalte le dictateur

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Des centaines de milliers d’Espagnols ont réclamé, le 23 novembre, l’abolition de la Fondation nationale Francisco Franco (FNFF) qui fait toujours l’apologie du dictateur espagnol, au pouvoir de 1939 à 1975.

«En Allemagne ou en Italie, il serait inimaginable qu’il y ait une Fondation Hitler ou Fondation Mussolini», fait valoir la pétition déposée, jeudi, à la chambre des députés, notamment par des descendants de victimes du Franquisme.

Près de 219.000 signataires réclament un changement de loi pour qu’il soit impossible d’accorder le statut de fondation à une entité qui exalte la dictature et ses crimes.

«Il est incompréhensible qu’un État démocratique permette qu’une telle organisation soit une fondation censée accomplir une œuvre d’intérêt général : c’est une façon de collaborer avec ses objectifs», a expliqué Emilio Silva, 52 ans, un fondateur de l’Assocation pour la récupération de la mémoire historique (ARMH).

«Lui faire un don donne droit à une réduction d’impôts, c’est une espèce de subvention indirecte, a-t-il poursuivi. Les gens peuvent penser et exprimer ce qu’ils veulent, mais l’État ne peut pas faciliter le financement d’une organisation qui se consacre à blanchir publiquement le dictateur».

L’ère Franco hante toujours

Sur son site internet, la FNFF s’insurge contre les «agressions» dont elle fait l’objet, assurant qu’elles visent à «détruire la droite espagnole».

La fondation argumente qu’Hitler et Mussolini moururent par suicide ou assassinat en 1945, à la fin d’une guerre mondiale «perdue», alors que Franco était «chef d’État à vie» quand il est décédé trente ans plus tard dans son lit, à 82 ans.

Franco avait pris le pouvoir en vainqueur d’une guerre civile sanglante (1936-1939) remportée notamment grâce à l’aide d’Hitler et de Mussolini.

La Fondation Franco, dont la présidente d’honneur reste sa fille âgée de 91 ans, est très active sur tous les fronts pour défendre «l’œuvre» du dictateur.

En octobre, elle s’est félicitée d’avoir obtenu de la justice la suspension de mesures décidées par la mairie de Madrid pour changer les noms de rues et de places encore liées au Franquisme.

La pétition devrait rester symbolique puisqu’elle n’atteint pas le seuil des 500.000 signatures nécessaire en Espagne pour saisir la chambre d’une proposition de loi.

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