En France, un pilote soupçonné de radicalisation réhabilité par la justice

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Tribunal de Paris. DR

Le tribunal administratif de Montreuil est allé jeudi dans le sens d’un pilote de ligne de HOP !, une filiale d’Air France, qui contestait des accusations de radicalisation, pointant dans son ordonnance « l’imprécision » et les « erreurs d’appréciation » de l’arrêté préfectoral le privant de son habilitation.

Depuis le 15 octobre et un arrêté conjoint de la préfecture de police de Paris (compétente pour l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle) et la préfecture de Loire-Atlantique (où se trouve le siège de HOP !), Rachid (prénom d’emprunt), pilote de ligne de 35 ans s’est vu retirer son habilitation à accéder aux zones de sûreté des aérodromes et ne peut donc plus travailler.

Les faits cités dans l’arrêté « compte tenu de leur imprécision et leur caractère non circonstancié ne peuvent, en l’état de l’instruction, être regardés comme établis et suffisant à justifier les décisions attaquées », écrivent les trois juges statuant en référé-suspension, dans leur ordonnance consultée par l’AFP.

« Dès lors, le moyen tiré de ce que les décisions attaquées sont entachées d’erreur d’appréciation est propre, en l’état de l’instruction, à créer un doute sérieux quant à la légalité de ces décisions », concluent-ils, ordonnant la suspension de l’arrêté.

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« Je salue la rigueur d’une décision de justice ayant écarté les approximations proposées par la préfecture et qui rétablit l’honneur de (Rachid) en lui permettant de poursuivre une carrière brillante au sein de la compagnie Air France », a réagi Me Eric Moutet dans un communiqué transmis à l’AFP.

Lors de l’audience lundi, l’avocat avait tancé un dossier « organisé avec une forme de précipitation » et dépeint le portrait d’un « musulman modéré », loin des accusations de radicalisation.

Surtout, il avait mis en avant ses nombreuses évaluations professionnelles élogieuses et le soutien de son employeur. « On parle d’un pilote de ligne qui a un parcours exemplaire », avait-il soutenu.

La préfecture de police de Paris reprochait au pilote son amitié avec un ancien collègue chez Air Algérie puis HOP ! épinglé pour radicalisation après certains propos et comportements ainsi que la fréquentation de deux mosquées.

Il était également accusé de prier et de respecter le jeûne du mois de ramadan pendant ses heures de travail, contrairement aux règles imposées au personnel naviguant, accusations fermement réfutées par son avocat.

« Le fait que mon nom soit associé avec la menace terroriste, c’est terrible », avait déclaré avec émotion Rachid en fin d’audience, ajoutant « comprend(re) le principe de précaution. Moi-même j’ai envie de rentrer le soir voir mes enfants ».

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