Diapo. Divisée, la presse algérienne réagit au renoncement de Bouteflika

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Dessin du caricaturiste Ali Dilem.

L’annonce hier du renoncement au 5e mandat du président algérien Abdelaziz Bouteflika dans une lettre à la nation a provoqué diverses réactions de la part de la presse algérienne. 

Certains restent descriptifs voire optimistes quant au renoncement au 5e mandat du président algérien actuel Bouteflika, ainsi qu’à son annonce du report des prochaines élections présidentielles prévues initialement le 18 avril prochain.

Ennahar écrit que le président « a répondu aux demandes et aux souhaits du peuple algérien », qualifiant ces décisions « d’importantes et décisives » pour reprendre les termes du président lui-même.

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Dans la même verve, le message du président est décrit comme « traversé de part en part par un souci d’écoute et surtout de réponse aux appels des citoyennes et des citoyens, notamment des jeunes, qui ont arpenté les rues (…) » par Le Jour d’Algérie.

Le Quotidien d’Oran tempère, pas de nouveauté en soi dans ces décisions, déclare-t-il. Ces décisions sont « juste le résultat logique et prévisible de cette formidable colère de la rue, la protestation au sein de toutes les forces sociales et économiques, et un large mouvement national anti-5e mandat », reconnaissant par ailleurs que « l’annonce de l’agenda politique du pays pour au moins les 12 prochains mois est autrement une réaction politique salutaire, car elle fait économiser au pays beaucoup de temps et de fausses manœuvres, comme elle est un signe évident que face à la maturité politique du peuple algérien, ses gouvernants ont également su comprendre et traduire dans les faits cette envie farouche d’un changement de gouvernance ».

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D’autres médias semblent plus pessimistes et virulents quant à l’éventualité d’un réel changement à la suite de cette annonce. C’est le cas de TSA Algérie qui interprète cette lettre comme l’annonce d’un « programme de continuité qui permettra au président actuel de rester au pouvoir jusqu’à la tenue d’une prochaine élection présidentiel après la Conférence nationale ». « Il est clair que ces décisions assurent le maintien du président Bouteflika jusqu’à son successeur », affirment-ils.

« Il va sans dire que la nouvelle démarche politique entreprise par le pouvoir  ne tient pas compte des revendications exprimées vigoureusement par la rue depuis trois semaines », renchérit de son côté El Watan.

Le quotidien arabophone titre même sur la « dernière ruse de Bouteflika », avançant également que « l’annulation de cette présidentielle le maintient au pouvoir ». « Il cède sur la présidentielle mais pas sur le pouvoir. (…) Bouteflika reste aux commandes et garde la main sur le processus de «réformes politiques» », lit-on en chapeau de l’article qui évoque « une violation de la Constitution à laquelle la décision du chef de l’Etat ne fait aucune référence ».

Une violation de la Constitution algérienne mentionnée également par El Khabar qui s’interroge en ces termes: « Le président Abdelaziz Bouteflika a décidé de reporter l’élection présidentielle à une date indéterminée et d’organiser son retrait du pouvoir tout en restant président jusqu’à la fin de 2019, sans mentionner le fondement constitutionnel sur lequel il était autorisé à accorder ce droit ».

Les dessinateurs de presse s’en sont donnés à cœur joie pour commenter l’événement, à l’instar d’Ali Dilem, caricaturiste pour le quotidien francophone Liberté, et Sadki, pour le site ObservAlgerie.

 

 

 

 

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