Diapo. Algérie: virulente tribune antipouvoir de Djamila Bouhired, figure de la guerre d’indépendance

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Grande figure de la guerre d’indépendance de l’Algérie, Djamila Bouhired a appelé les Algériens qui réclament depuis trois semaines le départ du président Abdelaziz Bouteflika à ne pas se faire « voler » leur « victoire », après le report sine die de l’élection présidentielle.

Dans un très virulent « Appel à la jeunesse algérienne en lutte » reçu jeudi par l’AFP, Djamila Bouhired dénonce « un système politique installé par la force en 1962 » qui « tente de survivre par la ruse ». « Au nom d’une légitimité historique usurpée, une coalition hétéroclite a pris le pays en otage » depuis l’indépendance, dénonce Mme Bouhired, 83 ans, dans cet appel publié à la veille d’un 4e vendredi de manifestations –qui s’annoncent massives– à travers l’Algérie.

« Notre génération (qui a combattu pour l’indépendance) a été trahie. Elle n’a pas su préserver son combat contre le coup de force des opportunistes, des usurpateurs et des maquisards de la 25e heure qui ont pris le pays en otage depuis 1962 », déplore Djamila Bouhired. Icône de la guerre d’indépendance, elle a été l’une des proches collaboratrices de Yacef Saadi, chef de la Zone autonome d’Alger pendant la bataille d’Alger.

 

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Membre du « réseau bombes » du Front de Libération nationale (FLN) elle a déposé une bombe qui n’a pas explosé. Arrêtée, elle a été torturée et condamnée à mort à 22 ans, avant d’être graciée en 1962. Elle a été l’épouse de Jacques Vergès, son avocat français. « Malgré la colère du peuple qui l’a rejeté, leur dernier représentant s’accroche encore au pouvoir, dans l’illégalité, le déshonneur et l’indignité », s’insurge-t-elle, en référence au président Bouteflika, lui-même ancien membre de l’Armée de Libération nationale (ALN) qui prit les armes contre la puissance coloniale française de 1954 à 1962.

Bouhired, qui a défilé le 8 mars à Alger contre le président Bouteflika avec des centaines de milliers d’Algériens, exprime sa « gratitude » à la jeunesse algérienne pour lui « avoir permis de vivre la résurrection de l’Algérie combattante, que d’aucuns avaient enterrée trop vite ». « Vos aînés (…) ont libéré l’Algérie de la domination coloniale; vous êtes en train de rendre aux Algériens leurs libertés et leur fierté spoliées depuis l’indépendance », ajoute-t-elle dans cet appel à ses « chers enfants » et « chers petits-enfants ».

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