Détenus terroristes ou radicalisés: création en France d'une unité de suivi des "sortants"

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Le Premier ministre français Edouard Philippe a annoncé vendredi la création d’une « cellule spécifique » afin de suivre, à leur sortie de prison, les détenus terroristes ou radicalisés, un suivi devenu l’un des défis de la lutte antiterroriste en France.
Environ 450 détenus terroristes ou radicalisés devraient être libérés d’ici fin 2019, a indiqué Philippe en dévoilant un nouveau plan de lutte contre le terrorisme, lors d’un discours au siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret (région parisienne).
La « cellule spécifique » sera placée au sein de l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT) et associera le renseignement pénitentiaire, a précisé le Premier ministre.
Il a également annoncé que le gouvernement français allait « également renforcer le suivi des personnes placées sous contrôle judiciaire ». « Le recours à l’assignation à résidence sous surveillance électronique mobile sera facilité ».
« Par ailleurs, le non-respect du contrôle judiciaire par les personnes mises en examen pour faits de terrorisme doit entraîner une réponse judiciaire systématique », a ajouté le Premier ministre.
« D’ici au mois de septembre, une instruction interministérielle sera adressée aux procureurs de la République, aux services pénitentiaires et à l’ensemble des services d’enquêtes et de renseignements afin de sécuriser le partage d’information en cas d’incident dans le respect des mesures de contrôle judiciaire », a précisé Philippe.
Le gouvernement a également annoncé un renforcement du renseignement pénitentiaire.
Créé en février 2017, le Bureau national du renseignement pénitentiaire suit actuellement 3.000 personnes et transmet ses informations aux services de renseignement intérieurs. Une note de renseignement sur les « sortants » a été créée pour les profils terroristes islamistes (TIS).
La France vit sous une constante menace depuis le début en janvier 2015 d’une vague d’attentats jihadistes, qui a fait 246 morts. Le dernier en date, une attaque au couteau – revendiquée par le groupe Etat islamique (EI) – dans le quartier de l’Opéra à Paris le 12 mai, a fait un mort.
Le Premier ministre a en outre confirmé vendredi la création d’un parquet national antiterroriste (PNAT) pour faire face à la menace terroriste en France, en dépit des critiques de nombreux magistrats.
La lutte antiterroriste était jusque-là confiée à une section du parquet de Paris. Mais « nous considérons ensemble qu’il est désormais nécessaire de permettre à un procureur de se consacrer à temps plein à la lutte antiterroriste », a estimé Philippe lors de ce discours.
« Ce PNAT bénéficiera d’une équipe de magistrats et de fonctionnaires renforcée. Sa création s’accompagnera par ailleurs de la désignation de procureurs délégués antiterroristes au sein des parquets territoriaux les plus exposés », a-t-il développé.
« Ils formeront un vivier de magistrats immédiatement et efficacement mobilisables en cas d’attaques terroristes », a indiqué le chef du gouvernement.

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