Critiquée de toutes parts, Aung San Suu Kyi reçoit le soutien appuyé de la France

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Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a apporté lundi un soutien appuyé à la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, sous le feu des critiques pour sa gestion de la crise des Rohingyas, en soulignant qu’elle cautionnait les demandes de l’Onu.

« Elle a accepté (ces demandes) de manière très courageuse parce que les conditions politiques de son gouvernement ne sont pas simples », a-t-il dit à l’issue d’une rencontre avec la prix Nobel de la paix en marge d’une réunion ministérielle Europe-Asie (ASEM) à Naypyidaw, la capitale administrative birmane. « Tout cela est une nouveauté, c’est une stratégie mais qui est difficile pour elle à mettre en œuvre », a-t-il ajouté.

Depuis fin août, la Birmanie est dans la tourmente, accusée par les Nations unies d' »épuration ethnique » contre les Rohingyas, une minorité musulmane qui vit dans l’ouest du pays.

Au nom du combat contre des rebelles rohingyas, l’armée birmane a engagé une campagne militaire dans cette région, poussant à l’exode plus de 600.000 personnes en quelques semaines.

Aung San Suu Kyi est depuis critiquée sur la scène internationale pour son manque d’empathie envers les Rohingyas. Le chanteur irlandais Bob Geldof, icône de l’aide humanitaire, l’a même accusée de participer à « l’épuration ethnique ».

Mais Européens et Américains prennent soin de ne pas la blâmer, faisant la distinction entre le gouvernement civil de la prix Nobel de la paix et les militaires et pointant la fragilité du processus démocratique dans ce pays.

« La démocratie n’est pas encore là en Birmanie (…) Le contexte est particulièrement sensible et, malgré tout, elle prend des initiatives fortes », a insisté le chef de la diplomatie française.

Au début de leur rencontre, Aung San Suu Kyi a qualifié de « très bonne la discussion » avec les Européens sur les Rohingyas, espérant que « l’aide proposée par tous nos amis soit augmentée afin d’avancer aussi vite que possible » dans le règlement de la crise.

Aung San Suu Kyi a esquissé devant 20 ministres européens et asiatiques « le plan qu’elle souhaite développer pour enrayer cette crise, avec à la fois l’arrêt de la violence, la mise en œuvre d’un soutien humanitaire, la perspective de retour (des réfugiés) dans le pays », a détaillé Le Drian. Ces trois demandes de l’Onu sont restées sans grand effet depuis le début de la crise.

Concernant le retour des réfugiés, « ce sera un travail de longue haleine, difficile, il y aura sans doute encore des tensions », a concédé Jean-Yves Le Drian.

Les Européens jugent toutefois « très encourageantes » les discussions en cours entre la Birmanie et le Bangladesh en vue d’un retour, n’excluant pas un accord prochain. Ces deux pays ont « accepté d’engager entre eux des négociations amiables », a affirmé lundi de son côté Lu Kang, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

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