Covid-19 en France: des pass désactivés, des opposants dans la rue

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Des manifestants protestent contre le pass sanitaire et les vaccins Covid-19, place du Trocadéro à Paris, le 15 janvier 2022. (Photo by Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP)

« Djokovic résistant », « Liberté », « Non au vaccin »: des opposants au pass sanitaire, qui va devenir un pass vaccinal, ont manifesté samedi en France, le jour-même où de nombreuses désactivations devaient avoir lieu faute de rappel de vaccin anti-Covid.

A Paris, le plus important cortège était celui du mouvement Les Patriotes, du pro-Frexit Florian Philippot. Il s’est élancé du Trocadéro, alors que des manifestations de « gilets jaunes » avaient lieu ailleurs dans la capitale.

Les intervenants à la tribune ont fait scander à la foule des « Liberté Djokovic », en serbe: des encouragements destinés au champion de tennis que le gouvernement australien ne veut pas laisser entrer sur son sol pour l’Open d’Australie car il n’est pas vacciné.

Un soutien partagé à l’autre bout de la France: « Novak (Djokovic), c’est un peu notre porte-drapeau en ce moment », a assuré à l’AFP Pascal, qui manifestait à Bordeaux.

Venu avec une poignée de parents d’enfants inscrits dans une école de tennis de l’agglomération bordelaise, il dit vouloir soutenir l’entraîneur du club qui va perdre son emploi car il ne veut pas se faire vacciner.

« Lois liberticides »

A Paris, de nombreux drapeaux français, des drapeaux régionaux – corse, breton… – et quelques bannières à fleurs de lys flottaient au vent. Certains manifestants se réclamaient de mouvements d’extrême droite comme les intégristes catholiques de Civitas.

La plupart des banderoles affichaient une hostilité à la fois au pass et aux vaccins eux-mêmes: « C’est pas un virus qu’ils veulent contrôler, c’est vous » (à Paris) ou « Démocratie en danger », « Vaccin toxique » (à Rennes).

Pour les manifestants, l’enjeu était de faire au moins aussi bien que le samedi précédent.

Dans la foulée des déclarations du président Emmanuel Macron, décidé à « emmerder » les non-vaccinés, 105.200 manifestants avaient alors été comptabilisés dans toute la France, quatre fois plus que les 25.500 de la précédente mobilisation le 18 décembre.

Ce samedi, les manifestants étaient 1.300 à Lyon, 1.140 à Nantes, 1.000 à Bordeaux, 950 à Rennes, 750 à Marseille, 650 à Clermont-Ferrand, selon la police ou les préfectures.

Lire aussi. Covid: le scénario catastrophe s’éloigne en France

Quelques heures avant ces défilés, les députés ont adopté dans la nuit le projet de loi controversé transformant le pass sanitaire en pass vaccinal en deuxième lecture. Les débats ont repris au Sénat, avant un ultime vote de l’Assemblée nationale dimanche après-midi.

Le pass est présent sur un troisième front ce week end: faute de rappel anti-Covid, des dizaines de milliers de pass sanitaires devaient être désactivés samedi, date-butoir fixée en novembre.

Désormais, il faut avoir fait son rappel au plus tard sept mois après la précédente injection, sinon le pass est caduc. Ce délai sera réduit à quatre mois le 15 février.

Quelque 560.000 personnes étaient susceptibles de perdre leur pass samedi, selon le ministère de la Santé.

« C’était urgent », a déclaré à l’AFP Juan Fernandez, 32 ans, après s’être fait vacciner à Paris dans la matinée, juste avant de perdre son pass. « Quand on sort, à chaque fois on a besoin du pass sanitaire, je l’ai fait plutôt pour ça ».

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