Coronavirus: un vaccin dans un an possible mais optimiste, les rivalités s’aiguisent

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Un vaccin contre le coronavirus dans un an c’est possible, selon des experts européens, un scénario qu’ils jugent toutefois optimiste et qui aiguise les rivalités dans le monde face à la pandémie qui s’approche des 300.000 morts et continue de faire des ravages.

« Le nombre de contamination s’est multiplié (…) la contamination peut être incontrôlable », explique ainsi Luis Fernando Guispert, un habitant de Villa 31, un bidonville logé au coeur de Buenos Aires où la pauvreté ne permet guère de respecter le confinement et où, comme dans les favelas du Brésil, la multiplication des cas de coronavirus fait craindre le pire : « Soit tu meurs du coronavirus, soit tu meurs de faim ».

L’Afrique retient son souffle, les Etats-Unis et l’Europe – où sont mortes la plupart des victimes – en sont à mettre en oeuvre un déconfinement plus ou moins progressif, mais la solution que tous attendent est un vaccin contre le virus apparu en décembre en Chine.

Au vu des efforts déployés, celui-ci pourrait être disponible dans un an, a estimé jeudi l’Agence européenne du Médicament (EMA).

Mais il s’agit d’une perspective « optimiste », a souligné Marco Cavaleri, directeur de la stratégie à l’EMA, dont le siège est à La Haye.

Plus de 100 projets ont été lancés dans le monde et une dizaine d’essais cliniques sont en cours pour tenter de trouver un remède contre la maladie, qui a fait 299.638 morts et contaminé 4.395.790 personnes depuis décembre, selon un nouveau bilan jeudi soir.

Mais le sujet aiguise les convoitises et les rivalités.

Ainsi, les déclarations du géant pharmaceutique français Sanofi, annonçant qu’il distribuerait un éventuel vaccin en priorité aux Etats-Unis, qui ont investi 30 millions de dollars pour soutenir ses recherches, a provoqué l’indignation en Europe.

Le président français Emmanuel Macron a réagi en réclamant qu’un vaccin ne soit pas soumis « aux lois du marché » tandis qu’un porte-parole de la Commission européenne a estimé qu’il « doit être un bien d’utilité publique et son accès doit être équitable et universel ».

Pour un vaccin gratuit

Un vaccin ou un traitement contre le Covid-19 devrait même être fourni « gratuitement à tous », insistent plus de 140 personnalités, dont le président sud-africain Cyril Ramaphosa et le Premier ministre pakistanais Imran Khan dans une lettre ouverte.

Quant aux Etats-Unis, ils ont accusé mercredi des pirates informatiques, mais aussi des chercheurs et des étudiants proches de la Chine, de voler des informations d’instituts universitaires et de laboratoires publics. Pékin a dénoncé une diffamation mais s’est de nouveau attiré les foudres du président Donald Trump qui l’accuse d’avoir dissimulé l’ampleur de l’épidémie.

 

Lire aussi: Vaccin contre le Covid-19: Sanofi donne l’avantage aux USA et crée la polémique

 

« Ils auraient pu l’arrêter », a martelé Donald Trump, menaçant de « couper toute relation » avec Pékin.

Vaccin ou pas, a expliqué l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), « ce virus pourrait devenir endémique » et « ne jamais disparaître ».

Quant à l’essai clinique Discovery lancé en Europe fin mars pour trouver un traitement à défaut de vaccin, il piétine, ont indiqué des chercheurs.

Dans l’attente que les recherches aboutissent, les gouvernements ont entrepris la levée plus ou moins progressive des mesures de confinement imposées à leurs populations, qui ont paralysé leurs économies.

Jeudi, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a annoncé lever l’état d’urgence dans la plupart des régions du pays face au net reflux du nombre de nouveaux cas de Covid-19. Il le maintient notamment à Tokyo et Osaka.

En Europe, qui paie un lourd tribu à la maladie avec plus de 162.000 morts, la plupart des pays ont entamé la levée des mesures de restrictions imposées à leurs populations.

C’était ainsi au tour des petits Finlandais de reprendre jeudi le chemin de l’école..

Aux Etats-Unis, pays le plus touché au monde avec 84.985 morts, les plages autour de Los Angeles, en Californie, ont rouvert. A l’inverse, la capitale Washington, où la pandémie tarde à reculer, a prolongé le confinement jusqu’au 8 juin.

Les autorités chiliennes ont elles remis en vigueur le confinement à Santiago, où les cas ont augmenté de 60% en 24 heures.

Dépistage en Russie

En Russie, deuxième pays le plus touché pour les contaminations – plus de 250.000 – mais qui maintient n’avoir enregistré qu’un peu plus de 2.300 morts et s’en prend aux journaux New York Times et Financial Times pour leur « désinformation » sur la question, le président Vladimir Poutine a estimé jeudi que la situation s’améliorait.

Alors que près de 10.000 contaminations ont été détectées en 24H00 dans le pays, la mairie de Moscou a annoncé un plan de dépistage d’une ampleur « unique au monde ».

En Chine, des habitants de Wuhan, berceau du Covid-19, faisaient eux aussi la queue jeudi pour se faire dépister. « C’est bien. C’est une façon d’être responsable vis-à-vis des autres et de soi-même », a déclaré à l’AFP un homme de 40 ans.

Jilin, dans la province éponyme frontalière de la Corée du Nord, a placé mercredi ses habitants en confinement partiel après de nouveaux cas faisant craindre une deuxième vague épidémique.

L’Afrique est jusqu’à présent relativement épargnée par la pandémie, qui y a officiellement fait moins de 2.500 morts. Mais les indices indiquant que ce bilan est fortement sous-estimé se multiplient.

 

Lire aussi: Contrairement aux attentes, l’agroalimentaire se porte mal

 

Ainsi, la hausse des décès inexpliqués dans le nord du Nigeria, pays le plus peuplé du continent, fait craindre la propagation du coronavirus dans cette région parmi les plus pauvres au monde.

Le pays est en outre fragilisé par sa forte dépendance à la production de pétrole, dont les prix ont chuté.

La récession a déjà frappé de nombreux pays : en Italie, des millions de « nouveaux pauvres » ont fait leur apparition.

« Je me retrouve moi-même dans la situation de ces gens qui ont besoin d’aide », se désole dans la banlieue de Milan Maria Loprete, 65 ans.

Appel du pape et de l’imam d’Al-Azhar

En Inde, le confinement a provoqué un exode de travailleurs migrants, petites mains des grands villes privées du jour au lendemain de leur gagne-pain.

« Désormais, nos vies ont été détruites. Il n’y a rien à manger, rien à boire », explique  Manish Verma, ouvrier du bâtiment, sans revenus depuis un mois.

Le pape François au Vatican et le grand imam Ahmed al-Tayeb au Caire ont lancé un appel à la prière.

Le grand imam d’Al-Azhar, institution majeure de l’islam sunnite, a lui recommandé aux croyants « d’implorer Allah tout-puissant de soustraire tous les humains à ce malheur et d’aider les scientifiques à réussir à trouver un remède ».

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