Coronavirus: Taïwan exige des excuses du patron de l’OMS

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Crédit: AFP.

Taïwan a exigé jeudi des excuses de la part du patron de l’Organisation mondiale de la santé, qui a accusé Taipei d’encourager ses citoyens à attaquer l’OMS au sujet de sa gestion de la pandémie de coronavirus.

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait appelé mercredi tout le monde à « rassembler son énergie » pour combattre le virus.

Cet appel à l’unité a été lancé après des déclarations du président américain Donald Trump reprochant à l’agence de l’ONU d’être trop proche de la Chine et de mal gérer l’épidémie.

Lors d’une conférence de presse, M. Tedros a affirmé avoir fait l’objet d’attaques personnelles, notamment à caractère raciste, principalement sur internet.

Il a cependant soigneusement évité de mentionner le nom de Donald Trump mais a pointé du doigt Taïwan, qui est exclue de l’OMS sous la pression de Pékin.

« Il y a trois mois, l’attaque est venue de Taïwan », a affirmé depuis Genève, M. Tedros, lors d’une conférence de presse virtuelle.

 

Lire aussi: Trump annonce la suspension de la contribution américaine à l’OMS, avant de se rétracter

 

« Taiwan et (son) ministère des Affaires étrangères étaient au courant de cette campagne. Ils ne s’en sont pas dissociés. Au milieu de toutes ces insultes et calomnies, ils ont même commencé à me critiquer, mais je m’en moquais », a-t-il souligné.

Les propos de M. Tedros ont suscité la colère de Taïwan qui les a qualifiés d’accusations « sans fondement ».

« Notre pays n’a jamais incité la population à lancer des attaques personnelles contre lui ou à faire des remarques racistes », a déclaré jeudi à la presse Joanne Ou, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Elle lui a demandé des excuses pour « diffamation ».

Dans une publication sur Facebook, la présidente Tsai Ing-wen a invité M. Tedros à se rendre à Taïwan pour tirer les leçons de sa gestion de l’épidémie, le mettant ainsi au défi de « résister aux pressions de la Chine ».

« Pendant de longues années, nous avons été empêchés d’accéder aux organisations internationales et nous connaissons mieux que quiconque le fait d’être discriminé et isolé », a-t-elle ajouté.

Les relations entre l’OMS et Taïwan étaient tendues bien avant le début de la pandémie mais elles se sont détériorées au cours de ces trois derniers mois,.

L’île a pourtant été citée en exemple de la lutte contre l’épidémie.

Elle n’a enregistré que 380 cas confirmés et cinq morts en dépit de sa proximité géographique avec la Chine, son premier partenaire commercial.

 

Lire aussi: Coronavirus: manque de soignants au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (OMS)

 

A la suite de pressions de Pékin, ces dernières années, Taïwan a été exclue de l’OMS et de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).

Jusqu’alors, ce territoire assistait à l’assemblée annuelle de l’OMS à titre d’observateur.

La Chine continentale et Taïwan sont dirigés par des régimes rivaux depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. L’île vit de façon autonome mais Pékin la considère toujours comme faisant partie du territoire chinois.

Pékin n’a pas cessé de durcir le ton depuis l’arrivée au pouvoir en 2016 de Tsai Ing-wen, qui refuse de reconnaître le principe de l’unité de Taïwan et de la Chine au sein d’un même pays.

L’OMS est sous le feu des critiques aux Etats-Unis, accusée par certains d’avoir aidé la Chine à « dissimuler » la gravité de l’épidémie lorsqu’elle a fait son apparition fin 2019.

Donald Trump a même déploré dans un tweet mardi les prises de position « très favorables à la Chine » de l’organisation.

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