Attentats de Catalogne: l’enquête se poursuit en Europe et au Maroc

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L’enquête sur les attentats en Catalogne, qui ont fait quinze morts, se prolonge à l’étranger. La plupart des suspects ont été signalés, les jours précédant les attaques, en Belgique, en Suisse et en France. Deux arrestations ont également eu lieu au Maroc en début de semaine. Le point.

En Espagne, les quatre membres de la cellule djihadiste encore en vie ont été mis en examen lundi pour «appartenance à une organisation terroriste, assassinats terroristes, possession d’explosifs». Deux d’entre eux, Mohamed Houli Chemlal et Driss Oukabir, ont été écroués et un troisième, Salh El Karib, propriétaire d’un café internet à Ripoll, a été placé en liberté sous contrôle judiciaire, les charges contre lui étant minces. Après trois jours d’enquête approfondie sur le quatrième suspect, Salh El Karib – qui tenait un taxiphone à Ripoll – a été, ce jeudi, relâché et placé sous contrôle judiciaire.

Un attentat de plus grande envergure

Les enquêteurs se tournent désormais vers le rôle de l’imam Abdelbaki Es Satty, mort dans l’explosion de la maison d’Alcanar, présenté comme le «cerveau» des attentats et qui a séjourné en Belgique entre janvier et mars 2016. Au moins un des suspects, dont le nom n’a pas été révélé, s’est rendu à Zurich en décembre dernier, selon la police fédérale suisse qui a retrouvé des traces de son passage dans un hôtel de la ville à la demande de son homologue espagnol.

Le ministre de l’Intérieur français Gérard Collomb a indiqué que l’Audi A3 utilisée pour l’attentat de Cambrils avait été «flashée» en région parisienne, moins d’une semaine avant les attaques. Le procureur de Paris, François Molins, a par ailleurs confirmé lors d’une conférence de presse que la voiture «se trouvait en France, notamment en région parisienne, les 11 et 12 août 2017». «L‘enquête s’attache donc actuellement à déterminer les raisons précises pour lesquelles ce voyage éclair, ramassé sur deux jours, est intervenu et si les terroristes ont été en contact avec d’autres personnes sur notre territoire national», a-t-il ajouté.

Lundi, l’un des suspects, Mohamed Houli Chemla, a admis devant le juge d’instruction que la cellule préparait un attentat de plus grande envergure. L’homme âgé de 21 ans et né à Melilla, avait été blessé dans l’explosion de la maison d’Alcanar, où la cellule tentait de fabriquer des explosifs. Il est le seul en vie dont on sait avec certitude qu’il avait séjourné dans cette villa et qui puisse raconter ce que les suspects y faisaient. Sous les décombres, les policiers avaient découvert 120 bombonnes de gaz et des traces de substances habituellement utilisées pour fabriquer du TATP, un explosif prisé par Daech, qui a revendiqué les attentats. Selon la police, la perte de ce laboratoire de fortune a pu pousser les suspects à recourir à des moyens plus rudimentaires.

L’ambassade d’Espagne au Maroc visée par un attentat

Au Maroc, deux arrestations en lien avec ces attentats ont eu lieu dimanche, l’une à Nador et l’autre à Oujda. Ancien résident de Barcelone pendant 12 ans, le premier suspect, âgé de 28 ans, est soupçonné d’avoir des liens avec Daech et d’avoir planifié une attaque sur l’ambassade d’Espagne à Rabat, a rapporté mardi la chaîne nationale 2M. Si aucun lien direct n’a été établi entre l’homme et les terroristes de Barcelone, il a célébré l’attentat sur Facebook.

Quant au second suspect, arrêté à Oujda, il était un résident de Ripoll, la ville catalane où vivaient plusieurs membres de la cellule jihadiste espagnole et serait en lien avec Moussa Oukabir, l’un des suspects abattus par la police catalane à Cambrils, rapporte le site espagnol Vozpopuli.

 

Avec Le Figaro

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