Attaque au couteau en France: l’assaillant soudanais inculpé
Publié leLe Soudanais Abdallah Ahmed-Osman, qui a tué au couteau deux personnes samedi dans le sud-est de la France et « aurait agi seul », selon les enquêteurs français, a été inculpé d' »assassinats en relation avec une entreprise terroriste » mercredi par un juge d’instruction.
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une information judiciaire pour « assassinats et tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste » visant ce réfugié de 33 ans.
Présenté à un juge d’instruction en France, l’assaillant a été inculpé de ces deux chefs d’accusation, selon le Pnat.
Dans la localité de Romans-sur-Isère (Drôme), Abdallah Ahmed-Osman, armé d’un couteau, a agressé samedi des passants dans la rue et des personnes dans un bureau de tabac, une boucherie et une boulangerie. Il en a tué deux et en a blessé cinq autres.
« Les premières investigations tendent à démontrer qu’il aurait agi seul, sans avoir été commandité par une organisation terroriste », a fait savoir le Pnat.
Les gardes à vue de deux autres Soudanais, un réfugié proche d’Abdallah Ahmed-Osman et un demandeur d’asile, ont quant à elles été levées lundi et mercredi, sans qu’ils fassent l’objet de poursuites.
D’après une source proche de l’enquête, Ahmed-Osman a affirmé en garde à vue « ne pas se souvenir de ce qui s’est passé ».
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Selon une autre source proche de l’enquête, confirmant des informations du média francetvinfo, il a à plusieurs reprises dit aux enquêteurs se sentir « mal dans sa peau », « épié », et « supportait mal le confinement et son chômage technique ».
Au cours d’une perquisition à son domicile ont été trouvés « des documents manuscrits à connotation religieuse » dans lesquels il se plaint « notamment de vivre dans un pays de mécréants », a déclaré le Pnat. Un téléphone a été saisi, mais une première expertise n’a pas permis de retrouver d’éléments saillants pour l’enquête, a souligné une source proche du dossier.
Abdallah Ahmed-Osman, né le 1er janvier 1987 à Tendelti, au Soudan, est inconnu des services de police et de renseignement français ou européen et n’avait « a priori pas d’antécédents médicaux », d’après le parquet national antiterroriste.
Entré en France en août 2016, il a obtenu le statut de réfugié fin juin 2017 et le mois suivant un titre de séjour de dix ans.
Récemment installé dans le centre de Romans-sur-Isère, il a eu début 2020 un certificat professionnel de maroquinerie et travaillait dans une entreprise spécialisée dans le secteur.
« C’était un jeune homme très discret, apprécié de tous, travailleur. On n’a rien vu venir, c’est terrible ! », a commenté un membre de la direction au quotidien régional Le Dauphiné Libéré.