Amir Ohana, d’origine marocaine, nommé président de la Knesset

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Amir Ohana nommé président de la Knesset
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu en compagnie du député Amir Ohana lors d'une réunion à la Knesset. © DR.

L’ex-ministre Amir Ohana a été élu jeudi nouveau président de la Knesset, le Parlement israélien, une première pour un député ouvertement homosexuel dans ce pays.

Amir Ohana, 46 ans, député depuis 2015, avait été le premier homosexuel à accéder à un poste de ministre en Israël en 2019, quand il avait été choisi comme ministre de la Justice dans le gouvernement Netanyahu.

Ministre de la Sécurité intérieure entre 2020 et 2021, il devient, après un vote jeudi d’une majorité de députés (63 pour, 5 contre et une abstention), la 3e personnalité du pays, derrière le président et le Premier ministre, selon le protocole.

« Le Parlement israélien représente tous les citoyens d’Israël – Juifs, Arabes, Druzes, Circassiens, laïcs, religieux, ultra-orthodoxes, séfarades, hétéros, ashkénazes, LGBT », a déclaré M. Ohana au Parlement, où étaient présents son conjoint et leurs deux enfants.

« Si un jeune garçon ou une jeune fille regardent cette cérémonie, qu’ils sachent que, quelle que soit leur identité et leur origine, je veux leur dire que vous avez les moyens d’arriver où vous voulez », a ajouté M.Ohana, qui a rappelé dans son premier discours les origines modestes de ses parents immigrants du Maroc dans les années 1950.

Lire aussi: Amir Ohana, ex-ministre israélien: « la marocanité du Sahara est irrévocable »

La nomination de ce proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu et membre de son parti, le Likoud (droite), intervient alors que le nouveau gouvernement, le plus à droite de l’histoire du pays, comprend une petite formation d’extrême droite, « Noam », ouvertement hostile aux personnes LGBTQ (lesbienne, gay, bi, trans, queer).

Selon une partie de la presse israélienne, la nomination de M. Ohana permet notamment à M. Netanyahu de calmer le jeu face aux vives critiques sur sa coalition et notamment sur les déclarations homophobes de certains de ses membres.

Un accord de coalition signé entre le Likoud et Avi Maoz, chef de la formation homophobe « Noam » et à la tête d’une administration en charge de « l’identité juive » dans le nouveau gouvernement, avait choqué la communauté LGBTQ en Israël.

« Nous allons étudier les possibilités juridiques d’annuler la Gay pride », avait-il déclaré à la radio militaire à l’issue des élections, pour lesquelles il avait rallié la formation d’extrême droite « Sionisme religieux ».

« Je suis allé à la gay pride, j’ai marché à Jérusalem, j’ai marché à Tel-Aviv et j’ai l’intention de marcher encore. Il n’y a aucun doute dans mon esprit qu’il y aura encore une gay pride à Jérusalem (…). Jugeons ce gouvernement sur ses actions plutôt que sur les déclarations de certains politiciens en campagne », avait déclaré récemment l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Tom Nides, au quotidien Haaretz.

L’Etat hébreu fait figure de meilleur élève du Moyen-Orient au regard des droits LGBTQ. Il reconnaît notamment les mariages gays conclus à l’étranger.

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