Algérie : un blogueur écope d’un an de prison ferme pour une publication facebook

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Le blogueur algérien Merzoug Touati a été condamné, lundi, à un an de prison ferme pour des publications sur facebook, a annoncé Me Boubakeur Hemaili, avocat et membre du Collectif de défense.

Inculpé pour « outrage à corps constitués » et « diffusion de fausses informations », le blogueur Merzoug Touati a été également condamné par le tribunal correctionnel de Ghardaïa à 100.000 Da d’amende (10 dirhams = 160 DA), précise la même source, citée par les médias locaux.

Le parquet général avait requis une peine de deux ans d’emprisonnement et une amende de 200.000 Da, contre le blogueur qui a été placé sous mandat de dépôt, le 28 décembre dernier, à l’issue d’une convocation des services de lutte contre la cybercriminalité relevant de la sûreté de Ghardaïa (600 km au sud d’Alger).

Sur son blog « ElHogra », Merzoug Touati avait publié en novembre dernier, des informations selon lesquelles le détenu d’opinion Mohamed Baba Nedjar avait dénoncé les mauvaises conditions de détention et le harcèlement moral qui lui serait infligé à la prison de Bordj Bou Arreridj (200 km au sud est d’Alger).

Selon le dernier rapport du Comité de Libération des Détenus d’Opinion, un « Etat du tout répressif » s’est installé depuis deux ans avec l’avènement de la « nouvelle Algérie » marquée par le renforcement massif des moyens sécuritaires ».

Lire aussi. Algérie: trois ans de prison ferme requis contre un opposant

« La plupart des droits humains sont bafoués, les droits individuels comme les droits collectifs », lit-on dans ce rapport qui dénonce « le grave niveau de dégradation de l’état des droits humains en Algérie qui est « incontestable depuis deux ans ».

« Pour le pouvoir militaire à façade civile, la forte répression est devenue le seul moyen de gestion d’une société qui le rejette massivement, tous les scrutins électoraux », regrettent les auteurs du rapport.

« Les incarcérations arbitraires, la torture voire les assassinats ont été souvent utilisés pour réduire toute voix dissidente à ce régime autoritaire », a-t-il regretté.

Il a précisé que des centaines de citoyens sont détenus sur l’ensemble du territoire national et des milliers d’autres sont sous contrôle judiciaire.

Il a relevé que la simple expression citoyenne d’une idée ou d’une opinion par un écrit, un dessin, une caricature, une vidéo, à partir de n’importe quel support (particulièrement les réseaux sociaux), et qui ne s’inscrit pas dans l’apologie de la politique menée par le régime peut être motif à une interpellation et à un emprisonnement.

« Le droit de manifester est réprimé et il est actuellement quasiment interdit de fait au vu des conditions d’autorisation et des grands moyens de répression régulièrement déployés », a-t-il fait remarquer.

Accusations « disproportionnés »

Les chefs d’inculpation contre ces détenus politiques sont « disproportionnés, fantaisistes », considère-t-il, expliquant que le plus souvent, il s’agit d’atteinte à l’ordre public, atteinte à l’unité de l’Etat, attroupement non armé, outrage à agents publics, à quoi s’est rajoutée en juin dernier la modification du Code pénal portant sur l’article 87 bis qualifiant d’activité terroriste toute acte politique qui ne s’inscrit pas dans la ligne du régime, ce qui fait encourir de lourdes sanctions.

S’agissant du Droit à l’information, le rapport indique que les journalistes ont de grandes difficultés à exercer normalement leur profession et plusieurs d’entre eux ont été réprimés et sanctionnés avec de lourdes peines pour avoir accompli leur vocation à informer.

« La presse indépendante est muselée » et « les médias électroniques sont bloqués de diffusion en Algérie », regrette-t-il, ajoutant que les directeurs de publication sont souvent convoqués par les services de sécurité et subissent des tracasseries de tout ordre.

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