Algérie: Messahel traité de «collabo» pour avoir tenu un discours en français à l’ONU

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Lors de la 73e assemblée générale de l’ONU, le chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel a tenu son discours en français, ce qui a déplu à la sphère politique algérienne qui réclame son départ.
Plusieurs politiciens et parlementaires algériens ont demandé la démission de leur ministre des Affaires Etrangères, Abdelkader Messahel. Ils lui reprochent d’avoir prononcé son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU en français, et considèrent que cela constitue «une offense et une atteinte» à la langue arabe.
Abderrazak Makri, président du Mouvement de la société pour la paix pense que «Messahel a cédé une part de la souveraineté algérienne en agissant de la sorte. C’est aussi un comportement inadéquat et cela nécessite des sanctions». L’homme politique ajoute que «ne pas prendre des mesures disciplinaires discrédite ceux qui tiennent les dirigeants du pays et leurs leçons de nationalisme».
Pour sa part, Lakhdar Ben Khalaf, SG du Front pour la Justice et le Développement, estime que le discours du ministre des AE est un «faute diplomatique et reflète l’hégémonie du lobby francophone sur les circuits de décision au sein de l’Etat algérien». L’islamiste a demandé à la présidence de la République de faire en sorte de stopper ces agissements «anticonstitutionnels et qui touche les constantes de la nation algérien et son histoire».
De son côté, la députée Naima Salhi et présidente du parti de l’équité et la proclamation n’y va pas de main morte contre le diplomate. Pour elle, cet acte de Messahel est de «la collaboration de bas étage pour la France, l’ancienne puissance coloniale. Salhi a aussi réclamé la démission du ministre des Affaires étrangères, «pour qu’il serve d’exemple à tous ceux qui offensent la nation algérienne».
Plusieurs députés algériens ont envoyé des questions écrites au chef du gouvernement, Ahmed Ouyahiya, pour protester contre ce qu’ils appellent «les atteintes répétées à la langue nationale et officielle lors des rencontres internationales».
Rappelons que la constitution algérienne stipule que «les deux langues officielles du pays sont la langue arabe et amazighe».

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