Algérie: les médecins résidents décident de poursuivre leur grève illimitée

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Crédit: TSA-Algérie

Les médecins résidents en Algérie ont décidé, mercredi, de poursuivre leur grève, qui dure depuis plus de deux mois, après des négociations infructueuses avec le ministère de la Santé.
Dans une déclaration à la presse, le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) a indiqué que «la rencontre des représentants des grévistes et des responsables du ministère de la Santé s’est achevée sans avancée notable».
«La grève va se poursuivre», malgré une décision de justice la déclarant «illégale», a affirmé Dr Yassine Balhi, membre du Collectif.
Un tribunal d’Alger avait déclaré illégale cette grève et «ordonné l’évacuation des lieux occupés par les grévistes», une décision qui oblige théoriquement les grévistes à reprendre le travail, sous peine d’être en situation d’«abandon de poste» et passibles de sanctions disciplinaires.
Plus de 13.000 médecins résidents réclament, notamment, l’abrogation du service civil qui les oblige à exercer entre un et quatre ans dans des zones parfois reculées au terme de leurs longues études (sept ans de médecine générale + quatre ou cinq ans selon la spécialité), en plus des 12 mois de service militaire, obligatoire pour tous les Algériens.
Après deux mois de grèves cycliques muées en grève illimitée, les médecins résidents du CHU Mustapha Pacha d’Alger ont tenté, il y a trois semaines, de marcher en direction de l’Assemblé populaire nationale, afin de porter leurs revendications aux élus du peuple. Mais ils ont été violement réprimés dans le sang par les forces de l’ordre et certains ont même été emprisonnés, selon le Collectif.
Depuis, plusieurs sit-in de solidarité ont été organisés dans des villes algériennes pour dénoncer la répression sauvage contre des médecins et l’atteinte à la liberté d’expression et aux droits de l’homme.
Aussi, plusieurs partis politiques, organisations de la société civile et syndicats algériens ont dénoncé vigoureusement la «répression violente» par les forces antiémeutes de la protestation pacifique des médecins résidents, organisée dans l’enceinte de l’hôpital Mustapha Bacha.
Les images de ces médecins à la tête bandée ou au bras couvert de plâtre portent la marque de l’identité des dictatures les plus abjectes qui ne connaissent des droits de l’homme que la brutalité, des hommes de pouvoir qui ne voient en l’autorité que l’envie de soumettre les autres que par la force de la matraque, estiment-ils.

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