Algérie: Louisa Hanoune s’est bien réunie avec deux de ses co-inculpés

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La cheffe d’un petit parti d’opposition, Louisa Hanoune, inculpée de complots, a participé fin mars à une réunion avec Saïd Bouteflika, alors conseiller de son frère, l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, et un ex-patron du renseignement, accusés des mêmes chefs, selon un de ses avocats.

La justice militaire a placé le 9 mai Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) en détention provisoire, après l’avoir inculpée de complot contre l’armée et l’Etat dans le cadre d’une enquête visant Saïd Bouteflika et les anciens patrons des services secrets, le général Mohamed « Toufik » Mediene et Athmane « Bachir » Tartag, inculpés pour les mêmes raisons.

Louisa Hanoune a « participé à une réunion consultative le 27 mars avec Saïd Bouteflika et le général Toufik qui a duré seulement une heure, dans une résidence officielle à Alger », a expliqué Rachid Khane, dans un message posté mercredi soir sur sa page Facebook, sans mentionner le général Tartag.

Selon l’avocat, membre de son collectif de défense, Hanoune y était pour « donner son avis sur la situation politique », six jours avant la démission du président Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans, sous les pressions conjuguées d’un mouvement de contestation déclenché le 22 février et de l’armée.

« Elle pensait que cette rencontre était officielle, avec l’accord de la présidence », a assuré Khane.

Un autre avocat de Hanoune, Boudjemaa Ghechir avait admis une rencontre avec « Saïd Bouteflika, seul et à sa demande » et nié toute « réunion » avec les deux autres inculpés.

Homme fort de facto du pays depuis qu’il a lâché Abdelaziz Bouteflika, dont il était un indéfectible soutien, le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, avait fin mars accusé, sans les nommer, Saïd Bouteflika et les généraux Mediene et Tartag de comploter contre l’armée.

Peu auparavant, le général Gaïd Salah avait demandé la mise en oeuvre de la procédure permettant un départ du président Bouteflika, soit par une démission soit en le déclarant inapte pour raisons de santé.

Les observateurs ont vu dans ses mises en garde la volonté de court-circuiter une alliance entre l’entourage de Bouteflika et les ex-responsables des services de renseignements, contre le haut commandement militaire.

Députée depuis 1997, Hanoune a été candidate aux élections présidentielles de 2004, 2009 et 2014, toutes remportées au 1er tour avec plus de 80% des votes par Abdelaziz Bouteflika.

Hanoune a été accusée par ses détracteurs, dont une partie du mouvement actuel de contestation contre le régime, de faire le jeu du « système » en participant aux élections, jugées frauduleuses, et en ménageant ses critiques contre Abdelaziz Bouteflika.

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