Algérie: le régime est « capable de tout », selon des Algériens de France

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Réunion électorale du MSP (Mouvement de la société pour la Paix) à Alger le 08/06/21. Crédits : Ryad Kramdi - AFP

Ils jugent le régime « capable de tout » pour assurer sa survie, mais craignent une fuite en avant: de Paris à Marseille, les Algériens de France n’ont manifesté aucune surprise au lendemain du coup de filet contre l’opposition en Algérie, à la veille d’élections controversées.

« Cela ne m’étonne pas, avec eux tout est possible », résumait Karim, un commerçant du quartier de Noailles à Marseille (sud), où vit une importante communauté d’origine algérienne.

Des figures de la contestation, l’opposant Karim Tabbou et le journaliste Ihsane El Kadi, ont été arrêtés jeudi soir, tout comme, vraisemblablement, le journaliste indépendant Khaled Drareni, injoignable depuis jeudi.

Ce coup de filet intervient alors que se tiennent samedi des législatives controversées et que le régime du président Abdelmadjid Tebboune tente d’étouffer depuis des mois le mouvement contestataire du Hirak: plus de 220 personnes sont actuellement incarcérées.

« A la veille des élections, ils embarquent deux journalistes et un militant politique? Ils ne font même plus semblant, ils ne se cachent plus. C’est un point de non-retour, il n’y a plus aucune limite à ce régime », s’indigne l’activiste politique Samir Yahiaoui, disant « craindre le pire ».

 

Lire aussi : Algérie: deux figures de la contestation arrêtées à la veille des élections

 

Devant le consulat algérien à Paris, où le scrutin est ouvert depuis jeudi, quelques opposants installent des banderoles « A bas la dictature » et « Hirak debout ». Aucun électeur n’est visible vendredi matin, pour un scrutin dont la participation est le principal enjeu pour le régime.

« Le pouvoir algérien, c’est comme un virus, il préfère évoluer dans les milieux malsains pour se préserver. Il continuera à violenter, à broyer les militants », lance Tahar Sesirir, un militant. « Mais on ne lâchera pas », affirme-t-il, tandis qu’un homme d’une soixantaine d’années, Saïd, veut croire que « la révolution tient le bon bout, car cette fois ce sont les jeunes qui se sont approprié le mouvement, pas des vieux schnoks comme nous ».

En revanche, à Marseille, Reda, un homme originaire d’Annaba (nord-est de l’Algérie), ne place pas beaucoup d’espoir dans le Hirak, « mal organisé », et dont il craint que les meneurs ne soient « achetés par le pouvoir en place ».

« L’Algérie, elle est périmée. L’avenir, là-bas, c’est la tôle », lance un jeune homme de 24 ans, Rahim.

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