Algérie: le RCD, parti d’opposition, se réunit malgré une interdiction

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Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), un des principaux partis d’opposition en Algérie, a organisé vendredi son conseil national contournant la décision des autorités de lui interdire de se réunir comme prévu dans une grande salle d’hôtel à Alger. 

La réunion des instances dirigeantes du RCD s’est finalement tenue au siège du parti à Alger, sans qu’il lui soit nécessaire d’obtenir une autorisation, a constaté un journaliste de l’AFP.

Dans un communiqué, le RCD a dénoncé cette interdiction, annoncée mercredi et non explicitée par les autorités, soulignant « une première » depuis la création du parti laïc en 1989.

Le parti de Mohcine Belabbes estime que « la remise en cause du multipartisme se confirme ». « Le pouvoir semble avoir choisi la politique du pire » en mettant « des entraves au débat dans la société, y compris à l’intérieur des structures des partis », a t-il lancé.

Par ailleurs, selon les médias locaux, le ministère de la Justice a demandé jeudi la levée de l’immunité parlementaire de deux députés d’opposition, dont celle de Mohcine Bellabas, le leader du RCD. Aucune précision n’a été donnée sur les motifs de cette demande.

« Les atteintes aux libertés publiques se poursuivent, le régime dévoile et confirme sa tentation autoritaire et liberticide », a critiqué jeudi dans un communiqué, la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH).

« Tout en exprimant notre solidarité avec le RCD, nous dénonçons ces attaques répétées contre les acquis démocratiques arrachés de haute lutte », a ajouté la LADDH, exhortant « les autorités à respecter les libertés ».

 

Les manifestations politiques interdites

 

Tous les rassemblements publics, y compris les manifestations politiques, sont interdits depuis la mi-mars dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19.

Mais les associations de défense des droits humains accusent les autorités de profiter de la crise sanitaire pour restreindre les libertés et accentuer la répression contre le mouvement de protestation populaire « Hirak » né en février 2019 et qui réclame un « changement de système ».

Le principal parti islamiste algérien, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), s’est également vu interdire le droit de se réunir en dehors de son siège. Le MSP tiendra son conseil national samedi à l’intérieur de son QG.

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