Algérie: l’Aïd al-Adha maintenu, mais le cœur n’y est pas vraiment

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Algérie, Aïd maintenu, moral en berne

En Algérie, la fête du sacrifice a été maintenue et des marchés informels à bestiaux ont fleuri à l’approche de l’Aïd al-Adha, en dépit de sévères restrictions au commerce de bétail dues à la pandémie de Covid-19. Mais, là aussi, le coeur n’y est pas vraiment.

Après l’explosion des contaminations, l’annulation du « sacrifice du mouton » a été un temps évoqué dans ce pays de 40 millions d’habitants, qui a enregistré depuis fin juin des records quotidiens: le dernier bilan officiel est de 29.831 contaminations au total, avec 602 nouveaux cas supplémentaires enregistrés pour la seule journée de jeudi.

Un groupe d’experts avait vainement plaidé pour « une renonciation au sacrifice du mouton ». Mais le ministère des Affaires religieuses a tranché mi-juillet en faveur du maintien, avec toutefois moult précautions.

Les importants marchés aux bestiaux dans les régions agricoles ont été fermés, et remplacés par de petits points de vente.

Les autorités ont interdit les ventes en milieu urbain, avant de se résoudre à autoriser des marchés provisoires aménagés en périphéries, une décision qui a soulagé de nombreux éleveurs.

Aux abords d’une route d’Alger-plage, dans la banlieue est de la capitale, don les entrées sont filtrées à l’approche des festivités, Sid Ali, un vendeur de mouton de 38 ans, a ainsi pu exposer son bétail à ciel ouvert.

 

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Dans l’enclos s’entassent des dizaines de moutons. Sur la clôture, un écriteau: « pas plus de trois personnes et masque obligatoire ».

La plupart des clients portent le masque, obligatoire dans le pays depuis le 24 mai. Des enfants ans s’agglutinent avec enthousiasme, dans l’espoir d’approcher de plus près les bêtes ou de leur donner à manger.

Bouzid, un éleveur de 30 ans, dit avoir réussi à écouler la quasi totalité de ses moutons, bien que les ventes sont inférieures aux autres années.

Après avoir obtenu une autorisation, il est allé chercher son troupeau par camion à M’sila (250 km au sud d’Alger), une région réputée pour la qualité de son cheptel, avant d’installer son enclos dans un garage des hauteurs d’Alger.

Mais, en Algérie, les mosquées sont fermées, les rassemblements bannis, et il est interdit de quitter ou de se rendre vers 29 des 48 wilayas (préfectures) du pays, où chacun doit se confiner de 20H00 à 05H00.

Les autorités ont appelé à éviter les traditionnelles visites familiales, mais également à réduire le nombre de participants au processus d’abattage du mouton et à porter le masque à toutes les étapes du rituel.

« C’est la tradition de nos ancêtres. Nous faisons notre possible », assure Tahar, un retraité de 79 ans, qui vient d’acheter son mouton.

« A cause du virus, il manque l’ambiance habituelle de l’Aïd. Il y a une grande différence. Pas de charme », regrette pour sa part Sid Ali.

 

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