Algérie: la police empêche la marche des étudiants du Hirak

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La police a empêché les étudiants de manifester mardi à Alger, pour la première fois depuis la reprise fin février des marches du mouvement prodémocratie du Hirak, selon des journalistes de l’AFP sur place et des témoins.

Des policiers, déployés en grand nombre dans le centre de la capitale, ont dispersé les protestataires et procédé à de nombreuses interpellations sur la place des Martyrs, au pied de la célèbre Casbah (vieille ville), point de départ du défilé hebdomadaire des étudiants, chaque mardi.

Les personnes arrêtées ont été conduites dans des fourgons vers des commissariats, a témoigné Karim, un commerçant habitué des marches étudiantes.

Seuls des policiers sont restés place des Martyrs et dans les ruelles qu’emprunte traditionnellement le cortège.

La Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH) s’est élevée contre la répression policière et a condamné une « nouvelle dérive autoritaire », avec les interpellations de mineurs, d’enseignants et de simples citoyens.

Parmi la vingtaine de personnes interpellées, une douzaine ont été relâchées en fin de journée, dont l’universitaire et politologue Louisa Dris-Aït Hamadouche, a précisé le Comité national de libération des détenus (CNLD), une association qui vient en aide aux prisonniers d’opinion.

L’interdiction du rassemblement intervient dans un contexte d’intensification de la répression contre des militants, des opposants politiques et des journalistes.

La justice a décidé mardi de maintenir en détention un journaliste, Rabah Karèche, accusé de diffusion de fausses nouvelles et écroué la semaine dernière.

 

Lire aussi: En Algérie, la grogne sociale aggrave la crise politique

 

Le même jour, un procureur a requis des peines de trois et cinq ans de prison ferme à l’encontre de la militante Amira Bouraoui, poursuivie dans deux affaires pour « atteinte à la personne du président de la République » et « atteinte aux préceptes de l’islam et au prophète (Mahomet) ». Le jugement est attendu le 4 mai.

Selon le site spécialisé Algerian Detainees, 66 détenus d’opinion sont actuellement incarcérés, poursuivis en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles.

A l’approche d’élections législatives anticipées convoquées pour le 12 juin, le régime cherche à discréditer et à affaiblir le mouvement prodémocratie, de retour dans la rue depuis fin février.

Le Hirak est aujourd’hui accusé par le pouvoir d’être infiltré par des activistes du mouvement islamo-conservateur Rachad et des militants indépendantistes kabyles, qui chercheraient selon les autorités à entraîner le Hirak dans la confrontation violente.

Les médias officiels fustigent quotidiennement un « néo-Hirak érigé en arme de déstabilisation massive ».

Né en février 2019 du rejet massif d’un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, le Hirak réclame un changement radical du « système » politique en place depuis l’indépendance en 1962.

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