Algérie: la Kabylie veut « zéro vote » à la présidentielle contestée

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Image d'illustration./DR

A Tizi Ouzou, en Kabylie, région frondeuse à l’est d’Alger, la campagne contre la présidentielle de jeudi, massivement rejetée dans toute l’Algérie, bat son plein. En ville, les affiches électorales ont laissé place à… des briques, devenues le symbole de l’opposition au scrutin.

Des appels à une grève générale ornent en outre les murs de la ville, signe de la mobilisation contre la présidentielle dans cette région berbérophone, historiquement opposée au pouvoir et où la participation aux élections est traditionnellement faible.

« La grève est un coup de force contre l’élection. Nous voulons zéro vote ici », explique Amar Benchikoune, 38 ans, assis devant son magasin fermé.

 

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Au premier jour de cette grève, dimanche, toutes les activités étaient bloquées à Tizi Ouzou, à l’exception des pharmacies.

« Ici, il n’y a aucune chance qu’un seul électeur glisse un bulletin dans l’urne. D’ailleurs, il n’y a pas d’urnes ni de bureaux de vote », s’amuse Boudjemaâ Lakhdari, un commerçant de 36 ans, au milieu de centaines de manifestants rassemblés devant le siège de la daïra (sous-préfecture).

 Candidats aux abonnés absents

Depuis le début de la campagne électorale le 17 novembre, des manifestants ont muré la quasi-totalité des 21 sous-préfectures du département de Tizi Ouzou, qu’ils soupçonnent d’abriter le matériel électoral (urnes, bulletins).

Durant les trois semaines de campagne, qui s’est terminée dimanche, aucun des cinq candidats en lice ne s’est hasardé à Tizi Ouzou ou Béjaia, l’autre grande ville de Kabylie.

Dimanche, à quelques centaines de mètres de la sous-préfecture, où d’importants renforts de police équipés de casques et de boucliers étaient déployés, des dizaines de jeunes munis de briques et sacs de ciment se sont avancés, en file indienne, vers l’entrée du bâtiment.

 

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Sous l’effet d’une foule de plus en plus compacte, les policiers, qui avaient réussi à la contenir pendant trois heures, se sont finalement retirés sous des clameurs de joie.

« Algérie libre et démocratique », ont scandé les manifestants après avoir élevé un mur de briques entre les montants de la porte d’entrée. Au-dessus, un groupe avait peint l’inscription « Ulac L’vot Ulac » (Pas de vote).

Ils arboraient drapeaux algériens mais aussi amazigh (berbère). Cet emblème a été interdit par l’armée dans les manifestations du « Hirak », le mouvement massif de contestation du régime qui agite toute l’Algérie depuis le 22 février, et s’oppose à la tenue de la présidentielle.

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