Algérie: forte mobilisation à Alger malgré des arrestations

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Les manifestants défilent en nombre dans le centre d’Alger vendredi, malgré de nombreuses arrestations par la police, et scandent leur refus du dialogue proposé par le chef d’état-major de l’armée.

Ce 15e vendredi consécutif de manifestations réclamant un changement de régime politique coïncide avec le dernier du mois musulman de ramadan, durant lequel la mobilisation n’a pas faibli malgré la fatigue due au jeûne quotidien, du lever au coucher du soleil. En début d’après-midi, les rues du centre d’Alger étaient à nouveau noires de monde et l’imposant cortège s’étiraient dans plusieurs rues autour de la Grande Poste, point de ralliement des manifestations hebdomadaires depuis le premier vendredi de contestation le 22 février, et jusqu’à la Place des Martyrs, à 1,5 km de là.

Impossible à évaluer en l’absence de décompte officiel, la foule semblait particulièrement nombreuse à Alger. Marqués par le décès en détention mardi d’un militant des droits humains, Kamel Eddine Fekhar, des manifestants lui ont rendu hommage dans leurs slogans et banderoles. D’autres rassemblements de grande ampleur ont lieu à Oran, Constantine et Annaba, 2e, 3e et 4e villes du pays, selon des journalistes locaux. «Pas d’élections avec le  »gang » au pouvoir, pas de dialogue avec le gang et le pouvoir», martèlent les manifestants, qualifiant d’«issaba» («gang») les dirigeants de l’appareil toujours en place, hérité de la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, contraint le 2 avril à la démission par la rue.

Lire aussi: Nombreuses arrestations à Alger avant un nouveau rassemblement contre le pouvoir

Les dizaines d’arrestations menées par la police dans la matinée à Alger, comme la semaine précédente, n’ont pas découragé les manifestants. Presque tous les passants dans les rues encore peu animées ont été arrêtés, selon une journaliste de l’AFP ayant vu une cinquantaine de personnes, essentiellement des jeunes hommes, être interpellés sans raison apparente, et embarqués dans au moins quatre fourgons. Les manifestations, pourtant strictement interdites à Alger depuis 2001, ont été jusqu’ici largement tolérées par la police, qui se contente habituellement de contenir le défilé dans un périmètre défini. Des manifestants ont réussi à empêcher les policiers d’embarquer des contestataires et le ton est parfois monté entre les deux camps. Les arrestations se sont faites plus rares à mesure que la foule grossissait dans le centre-ville.

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