Algérie: début du procès de plusieurs personnalités dont le frère de Bouteflika

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Le procès de Saïd Bouteflika, frère et conseiller du président déchu Abdelaziz Bouteflika, ainsi que de deux anciens chefs du renseignement et d’une femme cheffe de parti politique, a débuté lundi à Blida, au sud d’Alger, selon des télévisions privées.

La police et les gendarmes ont interdit l’accès aux deux entrées du tribunal militaire à tous les véhicules et piétons, a constaté un photographe de l’AFP.

Saïd Bouteflika, Mohamed Mediene –dit « Toufik », directeur des puissants services secrets algériens pendant 25 ans–, son successeur Athmane Tartag et la cheffe du Parti des travailleurs (PT, trotskiste) Louisa Hanoune, comparaissent devant le tribunal, selon Ennahar TV et El Bilad TV.

 

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L’ex-président du Conseil constitutionnel Taïeb Belaiz, fidèle de M. Bouteflika, est également arrivé à la cour pour témoigner, d’après la même source.

Saïd Bouteflika et les deux ex-patrons du renseignement ont été incarcérés le 5 mai. Mme Hanoune a été placée en détention provisoire le 9 mai.

La justice militaire les avait inculpés pour « atteinte à l’autorité de l’armée » et « complot contre l’autorité de l’Etat », des crimes pour lesquels ils encourent de lourdes peines, selon le code de justice militaire et le code pénal.

Un mouvement de contestation inédit débuté le 22 février a contraint Abdelaziz Bouteflika à renoncer à un 5e mandat puis à démissionner le 2 avril, après deux décennies au pouvoir.

Depuis, la justice a ouvert une série d’enquêtes sur des faits présumés de corruption visant des ex hauts responsables politiques et militaires ainsi que des hommes d’affaires, accusés d’avoir profité de leurs liens privilégiés avec l’entourage de M. Bouteflika.

Lors de l’instruction, la défense de Mme Hanoune avait admis qu’elle avait participé à une réunion avec Saïd Bouteflika et « Toufik » le 27 mars, au lendemain d’une déclaration du chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, demandant publiquement le départ du pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika.

Quelques jours plus tard, le général Gaïd Salah avait accusé, sans les nommer, Saïd Bouteflika et les généraux Mediene et Tartag de se réunir pour comploter contre l’armée.

 

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Entendu comme témoin le 14 mai dans l’enquête visant le frère de l’ex-président, le général Khaled Nezzar –ancien homme fort de l’Algérie dans les années 1990– avait affirmé que Saïd Bouteflika lui avait dit envisager d’instaurer l’état de siège et de démettre le général Gaïd Salah, afin de mettre un terme à la contestation contre son frère.

Saïd Bouteflika était considéré comme le véritable homme fort du palais présidentiel, mais il ne disposait d’aucun pouvoir constitutionnel.

Egalement accusés de « complot », M. Nezzar et sont fils Lotfi sont depuis le 6 août sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par le tribunal militaire de Blida. Selon des médias algériens, ils ont fui en Espagne au début de l’été.

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