Algérie/corruption: dix ans de prison pour l’ex-patron de Volkswagen

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La cour d’appel d’Alger a confirmé mercredi la condamnation à dix ans de prison de l’ex-patron du secteur automobile Mourad Oulmi, impliqué dans un scandale majeur qui a mouillé d’anciens caciques de l’ère Bouteflika, a-t-on appris de source officielle.

 

En revanche, l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, déjà condamné pour corruption, a vu sa peine réduite en appel de 12 à 10 ans d’emprisonnement, a rapporté l’agence de presse APS. Le parquet avait requis 15 ans de prison contre cet ancien chef de gouvernement sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika.

Principal accusé, Mourad Oulmi, PDG du groupe automobile Sovac, distributeur des véhicules Volkswagen et partenaire du géant allemand dans une usine d’assemblage en Algérie, a écopé de dix ans de prison ferme, comme en première instance.

Son épouse, Fatiha Benmoussa, qui est en fuite à l’étranger, a été condamnée par contumace à 20 ans de prison, tout comme l’ancien ministre de l’Industrie Abdeslam Bouchouareb, également fugitif.

D’autres comparses ont vu leurs peines maintenues ou légèrement réduites.

Les accusés étaient jugés pour « blanchiment et transfert à l’étranger de capitaux issus de revenus criminels », « corruption », « trafic d’influence » et « pression sur des fonctionnaires publics pour l’obtention d’indus privilèges ».

Par ailleurs, programmé mercredi, le procès en appel d’un autre patron de l’automobile, Mahieddine Tahkout, a été reporté au 28 octobre à la demande de la défense, selon des médias algériens.

Mahieddine Tahkout, qui dirigeait un important réseau de concessionnaires et possédait une usine d’assemblage du constructeur sud-coréen Hyundai, a reçu une peine de 16 ans ferme en première instance.

Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, un autre Premier ministre de M. Bouteflika, ont eux été condamnés à 10 ans de prison à la suite de ce scandale.

– Prochain verdict –

Enfin, un autre grand procès pour corruption symbole du règne de M. Bouteflika, celui du puissant homme d’affaires Ali Haddad, ex-patron des patrons algériens, a pris fin mercredi.

Le fondateur et PDG d’ETRHB, première entreprise privée du BTP en Algérie et attributaire de gigantesques contrats publics, comparaissait depuis le 11 octobre en compagnie de ses quatre frères, de MM. Ouyahia et Sellal et de plusieurs anciens ministres.

M. Haddad a été condamné début juillet à 18 ans de prison et les deux anciens Premiers ministres à 12 ans. Le procureur a réclamé des peines plus sévères.

L’ancien dirigeant de la principale organisation patronale algérienne, le Forum des chefs d’entreprises (FCE), est apparu comme l’un des symboles des liens troubles entre certains milieux d’affaires et l’entourage de M. Bouteflika, chassé du pouvoir en avril 2019 sous la pression d’un mouvement de contestation et de l’armée.

Incarcéré depuis mars 2019, l’homme d’affaires était poursuivi pour corruption, dont l’obtention de privilèges et d’avantages en violation de la législation, dilapidation de deniers publics, abus de fonction, conflit d’intérêts et corruption dans la conclusion de marchés publics.

Le verdict sera prononcé le 3 novembre.

Après la chute d’Abdelaziz Bouteflika, chassé du pouvoir en avril 2019 par un soulèvement populaire, la justice algérienne a lancé une série d’enquêtes pour corruption.

Les condamnations en série à de sévères peines de prison ont dévoilé l’ampleur de la corruption dans le sérail de l’ancien chef d’Etat, touchant anciens ministres, hauts fonctionnaires et hommes d’affaires.

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