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Mohammed Benmoussa: «Le gouvernement Akhannouch a cédé des biens publics pour 144 MMDH» (vidéo)
Publié leEn trois ans, le gouvernement Akhannouch a vendu des biens publics pour 144 milliards de dirhams dans le cadre des mécanismes de financements innovants, a révélé l’économiste Mohammed Benmoussa.
Lors d’un séminaire organisé lundi par les économistes du Parti du progrès et du socialisme (PPS), pour discuter du projet de loi de finances au titre de l’année 2025 (PLF 2025), Mohammed Benmoussa a affirmé que ce projet «reflète une approche néolibérale fondée sur une analyse économique et politique erronée», estimant qu’il s’inscrit dans la continuité des PLF précédents.
Le membre de la Commission spéciale sur le modèle de développement a qualifié l’approche gouvernementale de «superficielle», avant de critiquer le recours excessif aux «mécanismes de financement innovants».
Cette politique, initiée par l’ex-ministre de l’Économie et des Finances Mohamed Benchaaboun, a pris de l’ampleur sous le gouvernement Akhannouch, atteignant des montants considérables.
Dans ce contexte, Benmoussa a rappelé qu’un rapport annuel de Bank Al-Maghrib, remis au roi Mohammed VI, montrait la nécessité de mettre en place un cadre légal pour ces financements innovants, afin de garantir une totale transparence sur la gestion des actifs publics, leur vente, leur location, ainsi que les montants et rendements financiers associés.
Il a précisé que ces financements innovants ne sont pas une nouveauté sous le gouvernement Akhannouch, étant une technique utilisée dans le secteur bancaire marocain depuis les années 1970. Toutefois, «l’actuelle majorité a intensifié leur utilisation dans une totale opacité», a-t-il déploré.
Le professeur à l’Université Mohammed VI polytechnique a surtout mis en lumière un fait préoccupant: «En trois ans, le gouvernement Akhannouch a vendu pour 144 milliards de dirhams de biens publics dans ce qu’il a qualifié de « boîte noire », soulignant l’absence totale de transparence sur ces opérations.»
La partie pleine du verre
Malgré ses critiques, Benmoussa a également souligné les aspects positifs du PLF 2025. «Pour être équitables, il faut reconnaître que le projet présente quelques points positifs, notamment la poursuite de l’investissement de l’État, en particulier dans les infrastructures (43 milliards de dirhams), la continuation du projet de couverture sociale, malgré les nombreux inconvénients qu’il comporte, avec un budget supérieur à 35 milliards de dirhams, ainsi que la poursuite des projets liés à l’eau et au raccordement des bassins versants aux stations de dessalement d’eau de mer», a-t-il énuméré, tout en insistant sur le fait que les aspects négatifs restent nombreux.
Échec après échec
Benmoussa a aussi souligné que le gouvernement a échoué de manière flagrante à tenir ses engagements, notamment en ce qui concerne les taux de croissance économique, la création d’emplois, l’élargissement de la classe moyenne, la sortie d’un million de citoyens et citoyennes de la pauvreté et de la vulnérabilité, ainsi que l’augmentation de la participation des femmes sur le marché du travail.
Pour lui, le PLF 2025 ne reflète aucune volonté claire de la part du gouvernement pour corriger ces échecs et combler les lacunes, ni pour restaurer la confiance nécessaire à la réalisation d’un taux de croissance économique élevé, surtout concernant les investissements privés, qui restent extrêmement faibles.
Benmoussa a également relevé que l’économie nationale fait face à deux grands défis: le rythme de la croissance économique et la manière dont la richesse est redistribuée. Il a souligné que le taux de croissance de l’économie marocaine est extrêmement lent, ce qui demeure insuffisant pour faire face aux crises et aux défis actuels.