Médecine: quid des étudiants marocains rentrés d’Ukraine?

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4.129 seront sélectionnés pour accéder à l'une des trois branches concernées par le concours, en l'occurrence la médecine, la médecine dentaire et la pharmacie, indique le ministère. DR.

La Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie (CNEM) a publié un communiqué dimanche 20 mars 2022 dans lequel elle « exclut la possibilité d’intégrer les étudiants marocains rentrés d’Ukraine dans les facultés et hôpitaux universitaires ».

« La Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie au Maroc suit les développements récents et les rumeurs sur la possibilité d’intégrer les étudiants marocains de retour d’Ukraine dans les facultés publiques. La situation difficile actuelle à l’intérieur des universités et des hôpitaux universitaires, et les difficultés que vivent les étudiants, nous oblige à exclure cette possibilité et à rechercher d’autres solutions qui n’affectent pas négativement la qualité de la configuration », lit-on dans un communiqué de la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie (CNEM), publié hier, dimanche 20 mars 2022.

Selon l’entité, ils seraient environ 4.000 étudiants marocains en médecine, médecine dentaire et pharmacie rentrés d’Ukraine. Si certains peuvent poursuivre leurs cours en ligne avec leur université en Ukraine, d’autres attendent que les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé prennent une mesure pour pallier cette situation inédite. Seront-ils intégrés aux étudiants en médecine au Maroc?

Pour la CNEM, cette option enfreindrait deux « lignes rouges »: « le principe constitutionnel de l’égalité des chances et la qualité de formation médicale théorique et pratique dans les formations hospitalières qui connaissent une surpopulation sans précédent ».

« Alors que vous suivez la situation actuelle en Ukraine et que nous sommes tous préoccupés par le sort et l’avenir de nos camarades étudiants marocains, nous, au sein de la Commission nationale, espérons que cette crise sera libérée au plus vite et qu’ils reprendront leurs études avec une solution qui ne touche pas aux lignes rouges évoquées ci-dessus », poursuit le communiqué.

Lire aussi : Etudes en médecine en six ans: ce qu’en pensent les spécialistes

« Il faut d’abord penser une amélioration et un élargissement du système actuel avant de penser à intégrer de nouveaux effectifs. Le gouvernement marocain doit réfléchir à des solutions adéquates d’intégration ou de compensation sans léser personne, c’est-à-dire en considérant le principe d’égalité des chances et la situation actuelle des études en matière de cours magistraux et de stages hospitaliers », abonde le secrétaire général de la CNEM, Mohamed El Mahdi Ben Hamida.

Contacté, il explique que la Commission « n’est pas contre des personnes mais le principe de faire rentrer des étudiants sans avoir pris en considération l’équité des chance et sans avoir améliorer la situation actuelle des étudiants marocains ». Il attire également l’attention sur le niveau linguistique et scientifique de ces étudiants rentrés d’Ukraine. « On ne connaît pas leur niveau, on ne peut pas vraiment les intégrer directement dans les facultés en médecine au Maroc. Cela léserait la qualité du diplôme », explique notre interlocuteur.

Candidat libre

Face à cette problématique, Pr Jaâfar Heikel estime qu’il faut « une approche pragmatique et humaine ». Il se dit compréhensif par rapport à la réaction de la CNEM car pour rentrer en faculté de médecine au Maroc, que ce soit dans le secteur privé ou public, il y a des condition extrêmement draconiennes: être titulaire d’un bac scientifique avec une mention très bien, passer un concours, etc. Ce qui n’est pas le cas des étudiants marocains qui sont partis faire leurs études de médecine, pharmacie, ou études dentaires en Ukraine, explique-t-il.

« D’un autre côté, on ne peut pas abandonner ces étudiants », tempère-t-il. Le spécialiste suggère d’adopter provisoirement le statut de « candidat libre » pour ces étudiants revenus d’Ukraine: « ils pourront assister aux cours et effectuer leurs stages en attendant que la situation s’améliore et qu’ils puissent repartir sans avoir perdu leurs acquis ».

Quant au manque d’infrastructures pour les stages, Pr Heikel propose d’accorder des accréditations aux structures privées pour accueillir ce surplus d’effectif. « Je crois que l’ouverture au secteur privé qu’on appelle des structures privées accréditées sera une solution transitoire pour que ces étudiants ne perdent pas leurs acquis et parfassent leur formation. Ces stages leur seront validés quand ils repartiront dans leurs facultés d’origine. »

« Ce n’est pas une intégration totale », précise-t-il. C’est simplement un accueil provisoire pour parfaire leur formations sachant qu’ils seront diplômés au niveau de leur faculté ukrainienne. Les intégrer totalement par rapport aux lois actuelles et à ceux qui sont déjà en place me semble extrêmement compliqué. Comment faire alors qu’ils n’ont pas passé de concours au Maroc, ni suivi le même cursus? Il faut une approche humaine mais également respecter les lois marocaines qui s’appliquent pour tout le monde », conclue l’expert.

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