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Marseille: le narcotrafiquant Kamal Meziani en procès
Publié leSurnommé « Souris », cet homme de 38 ans qui passe pour être le patron du gang des « Oliviers A », du nom d’une cité connue comme l’un des principaux points de vente de stupéfiants de la deuxième ville de France, est rejugé après avoir été condamné, par défaut, à trente ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté de 20 ans, en janvier 2021.
Dans la soirée du 21 octobre 2016, armés d’un revolver et d’une kalachnikov, les deux occupants d’un puissant scooter volé tiraient sur les passagers d’un véhicule stationné sur le parking d’un fast-food KFC. Le conducteur de la voiture garée, âgé de 22 ans, décédait sur le coup tout comme son ami, un jeune homme de 20 ans salarié dans un collège. Ce dernier était totalement étranger à un quelconque trafic de drogue.
Un troisième homme, le passager avant du véhicule, parvenait à s’enfuir sous les balles d’un des agresseurs. Comme lors du premier procès, ce « rescapé » refuse de livrer son témoignage devant la cour d’assises, « par peur », a expliqué son avocate Me Mathilde Dumoulin.
Dans les minutes qui ont suivi les tirs, a expliqué lundi aux jurés la directrice d’enquête appelée à la barre des témoins, des policiers prenaient en chasse deux hommes qui venaient d’incendier le scooter et les armes.
Dans leur fuite, l’un d’eux perdait un casque, des gants portant des traces d’essence et une cagoule sur laquelle un ADN conduisait à l’arrestation de Sofiane Tatoui, affilié à l’équipe des Oliviers A. Il a été condamné, en janvier 2021, à 28 ans de réclusion criminelle et attend son procès en appel. Toujours en fuite, identifié comme l’autre occupant du scooter, Boualem Mekboul, a été condamné par défaut à trente ans de réclusion criminelle.
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Kamel Meziani conteste avoir fourni armes, balise et scooter. Il nie aussi avoir donné son feu vert à cette exécution qui serait motivée par un différend autour du point de vente de la cité Méditerranée qui se trouvait dans la sphère d’influence des Oliviers A.
Pour sa défense, Kamel Meziani souligne qu’il se trouvait en Espagne au moment des faits, après avoir échappé au vaste coup de filet ayant conduit, le 10 octobre 2016, au démantèlement du réseau des Oliviers.
Silencieux dans le box, cet homme à la carrure imposante, le visage assombri par un collier de barbe, a assisté immobile à la déposition des premiers experts.
Extradé du Maroc fin décembre 2019, Kamel Meziani avait retrouvé la liberté dans ce dossier à la faveur d’une décision de la Cour de cassation, le 8 juillet 2020, sanctionnant une erreur de procédure.
Installé en Algérie, à la tête d’une société de location de jet-skis, l’accusé avait été rattrapé par les enquêteurs le 31 août 2021, au péage de Fleury-en-Bière (Seine-et-Marne).
Il a aussi été mis en examen pour un double assassinat commis dans la cité La Marine Bleue, à Marseille, dans le cadre d’une guerre de clans opposant les Oliviers A à l’équipe du quartier des Lauriers dite des Blacks. Un différend toujours d’actualité, comme l’a précisé la procureure de Marseille lors d’une récente audience.
Le verdict est attendu en fin de semaine.