Vidéo. Que pensent les Marocains de la campagne de boycott?

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Les dirigeants d’entreprises et les politiques expriment de plus en plus leurs inquiétudes par rapport à la campagne de boycott lancée il y a plusieurs jours sur les réseaux sociaux. Les communiqués de presse et les sorties médiatiques s’enchaînent, mais sur les réseaux sociaux, les internautes ne décolèrent pas pour autant et la campagne a bien l’air de se poursuivre . Pour en avoir le cœur net, nous sommes partis à la rencontre de gérants de cafés ou de supermarchés, d’épiciers et de consommateurs marocains. Reportage.
En entrant dans les épiceries situées boulevard Sokrate à Casablanca, la quantité des bouteilles d’eau de Sidi Ali dans les réfrigérateurs nous interpellent. Les épiciers interrogés nous expliquent que ces bouteilles d’eau sont de moins en moins achetées depuis que la campagne est lancée, alors qu’elles figuraient parmi les produits les plus vendus. Il en va de même pour le lait de Centrale Danone dont « de nombreux clients ne veulent plus ».
« On ne vend tellement plus de bouteilles d’eau de la marque visée par la campagne qu’on est obligés de les rendre à nos fournisseurs. La campagne de boycott s’est vraiment faite sentir et on doit maintenant nous approvisionner de chez d’autres fournisseurs que les clients ne boycottent pas », nous raconte un des épiciers interrogés au quartier Socrate.
« Pour le lait, on n’a pas vraiment senti la différence. Seulement quelques personnes s’attardent sur le lait utilisé dans les boissons que l’on serre et de toute façon nous avons toujours utilisé un lait concurrent à la marque visée par le boycott », témoigne le gérant d’un café à Socrate.
Et d’ajouter :« Toutefois, on a plusieurs fois eu droit à des remarques très désagréables en servant des bouteilles de Sidi Ali avec des cafés. Aujourd’hui pour éviter de contrarier les clients, on propose une marque concurrente ».
Lire aussi: Sidi Ali réagit enfin à la campagne de boycott et appelle à une baisse des taxes
 
La plupart des gérants de supermarchés au quartier Cil refusent quant à eux de parler face caméra. Pour eux, il y a anguille sous roche dans cette campagne de boycott. Cette dernière dissimulerait, selon eux, un combat politique, dans lequel « ils préfèrent ne pas être impliqués ». Certains prétextent qu’ils ne peuvent donner de déclarations en l’absence des propriétaires des lieux. Tandis que d’autres exigent que leurs déclarations soient faites en off.
« Oui bien sûr qu’on a remarqué un changement. On a même dû réduire nos quantités d’approvisionnements des marques boycottées parce qu’on recevait beaucoup moins de demandes… Il y a au minimum moins de 30% des commandes de ces produits », nous déclare un des gérants interviewés.
La grande majorité des passants interviewés nous a affirmé par ailleurs être favorable à la campagne de boycott et vouloir l’élargir à d’autres produits aussi chers. Certains étrangers résidant au Maroc nous ont également déclaré soutenir la campagne de boycott. « Je boycotte surtout pour soutenir les personnes défavorisées qui ne peuvent pas se procurer ces produits », nous a déclaré une des étrangères interviewées.

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