Vidéo. Les frères Chaouti, deux Marocains à la tête d’un réseau mondial de blanchiment de l’argent du cannabis

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frères Ech Chaouti, cannabis
Mise en scène de Cash Investigation pour le numéro “Cannabis, la multinationale du blanchiment” (Premières Lignes Télévision)

Ce mardi 29 octobre, France 2 a diffusé un nouvel épisode de son émission Cash Investigation consacré au « Cannabis, la multinationale du blanchiment ». Une enquête de Nicolas Vescovacci qui met en lumière le système de blanchiment de l’argent issu du trafic de cannabis pensé au Maroc par les frères Chaouti.

Le programme d’enquêtes popularisé par la journaliste Elise Lucet revient sur les dessous du blanchiment d’argent issu du trafic de cannabis. A échelle mondiale, les différents acteurs de ce marché parallèle s’organisent dans un circuit ingénieux du Maroc à la France en passant par Dubaï.

Premier maillon de la chaîne, le collecteur. A l’instar d’un coursier, c’est lui qui transporte d’un point à un autre, trois à quatre fois par semaine, l’argent caché dans des sacs ou des valises. Au micro du journaliste, un ancien collecteur témoigne de son travail au sein du réseau de 2013 à 2014. Fait étonnant, pour transporter des sommes allant de 150.000 à 600.000 euros, l’homme utilisait son ambulance, moyen de transport assurant un camouflage indétectable par la police.

Intervient ensuite un procédé particulier de transfert d’argent: le hawala, un système para-bancaire qui échappe à toute régulation et permet de transférer de l’argent en moins de 24h entre deux personnes A et B via des intermédiaires de proximité X et Y. Ainsi, aucun argent ne circule directement entre A et B. Dans un marché de Casablanca, Vescovacci tente lui-même l’expérience et réussit à faire transférer dans la même journée à Paris 2.000 euros en liquide par l’intermédiaire d’un vendeur de tapis (moyennant une commission minime).

Une fois en France ou en Belgique, l’argent est converti en lingots d’or dans l’ultime étape du blanchiment à proprement parler. Ces lingots sont ensuite acheminés jusqu’à Dubaï où 25% de l’or du monde entier est acheté ou vendu. La valeur des lingots retourne ainsi à l’état d’argent liquide pour être déposés « proprement » dans des bureaux de change et reversés dans des entreprises autour du globe. Les sommes blanchies s’élèvent à plusieurs millions d’euros.

Au cœur de ce montage méticuleux que la police n’a pu retracer que partiellement, deux frères marocains qui bénéficient d’une immunité totale. Surnommés les « traders de l’underground » par un ancien capitaine de police français officiant au niveau de la délinquance financière, Nour-Eddine et Abdelouahed Chaouti ont tout deux été condamnés par la justice française en 2017 à dix ans de détention. Le Maroc n’extradant pas ses ressortissants, les deux escrocs à l’origine d’un des plus importants réseaux de blanchiment de l’argent de la drogue « jamais démantelés » en France sont toujours en liberté.

 

 

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