Vidéo. Rejet de Bouteflika: ce qu’en pensent des Algériens du Maroc

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De gauche à droite, Zoulikha Bouabdellah, Rachid Toumi et Salim Baïtiche, Algériens résidant au Maroc. DR

Lundi 11 mars, le président Bouteflika annonçait le report de l’élection présidentielle du 18 avril 2019 et sa décision de ne pas briguer un 5e mandat à la magistrature suprême. Un discours rejeté par les Algériens qui ont défilé en masse pour exiger son départ et le maintien de la présidentielle. Nous avons demandé leur avis à trois Algériens résidents au Maroc.

En parallèle des marches de manifestation organisées depuis plusieurs semaines en Algérie, la diaspora algérienne a également fait entendre ses voix dans plusieurs pays à l’instar de la France, la Tunisie ou encore le Canada. Au Maroc, les Algériens sont restés silencieux.

« Le nombre de ressortissants algériens au Maroc est relativement faible. Parmi eux, beaucoup sont maroco-algériens et ne se sentent pas très impliqués dans la situation actuelle en Algérie », explique Lina, 24 ans, Algérienne née et résidant à Rabat. « Les relations compliqués entre les deux pays découragent toute initiative », ajoute l’étudiante en architecture.

Entre prudence et espoir

Salim Baïtiche, s’est installé au Maroc dans les années 1990 soit il y a 25 ans « vu les circonstances qu’il y avait en Algérie ». Pour lui, Bouteflika est « très rusé » le report des élections en est la preuve, « mais il cédera certainement », convient-il.

 

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De son côté, Lina  pense que le report « n’est pas une solution » surtout s’il n’y a pas de « date précise fixée ». « C’est un long combat qui attends le peuple algérien », poursuit-elle, « Nous ne croyons plus aux promesses, mais nous attendons des changements concrets ».

Ne plus croire aux promesses du président, c’est également le cas de Zoulikha Bouabdellah, artiste visuelle algérienne au Maroc depuis sept ans. « Elles seront tenues si le pouvoir revient aux mains de la nouvelle génération », explique Zoulikha qui qualifie l’homme âgé de 82 ans de « totalement inaudible ».

 

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« Mais le peuple algérien est très prudent car on s’attend à un nouveau subterfuge » poursuit l’artiste de 43 ans. « Nous ne sommes pas pas dupes. C’est loin d’être fini. Le clan Bouteflika ne va pas se retirer aussi facilement. Il ne s’agit pas uniquement de Bouteflika mais de tout le système », renchérit Lina.

« Les Algériens ne sont pas dupes » affirme à son tour Rachid Toumi, cadre commercial et musicien au Maroc depuis plus de 30 ans. « Tout dépendra du degré de mobilisation, on doit continuer à faire pression et ne pas se contenter de promesses ».

« Nous sommes un même peuple » 

Tous les intervenants espèrent que la prochaine présidentielle algérienne donnera l’occasion au Maroc et à l’Algérie d’améliorer leurs relations diplomatiques.

« Je pense qu’en étant Algériens résidant au Maroc, nous sommes les premiers a subir les conséquences de ces conflits. Des conflits politiques qui n’ont rien à voir avec les deux peuples », déclare Lina, convaincue que « s’il y a des changements politiques en Algérie, c’est pour l’intérêt du peuple algérien mais également pour le Maroc ».

« Avec le Maroc, main dans la main, je suis persuadé qu’on ira très loin, qu’on fera même plus que les Européens » affirme Rachid Toumi, venu au Maroc en 1988 pour une dizaine de jours et qui ne l’a finalement jamais quitté depuis. « Le peuple algérien va rencontrer son frère marocain et nous ferons un grand Maghreb uni une fois pour toutes et pour l’éternité, c’est le souhait de tout Maghrébin », conclue l’artiste de musique arabo-andalouse.

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