A Sebta et Melilla, les Marocains sont sortis célébrer la qualification historique du Maroc aux…
Vidéo. À Sebta, une enquête ouverte sur plusieurs policiers accusés d’avoir frappé trois femmes après la victoire du Maroc contre le Portugal
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Le gouvernement de Sebta a annoncé l’ouverture d’une enquête sur une intervention musclée de la police qui a visé trois femmes pendant les célébrations de la victoire du Maroc contre le Portugal.
Dimanche soir, vers le coup de minuit, le gouvernement de la ville de Sebta a annoncé l’ouverture d’une enquête pour mettre la lumière sur ce qui s’est passé la veille entre des éléments de la police et trois femmes qui se trouvaient dans la rue pendant les célébrations de la qualification du Maroc aux demies-finales de la Coupe du monde 2022.
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on voit comment au moins quatre agents de l’Unité d’intervention rapide (UIR) de la police locale ont frappé trois femmes qui étaient sur place avec leurs matraques, rapporte le site de la chaine de télévision espagnole Antena3. On y entend notamment une des trois femmes en pleurs, juste après avoir été touchée par l’un des policiers.
Me parece lamentable e increíble q estas cosas sucedan en #Ceuta ,en todo el mundo ciudadanos marroquíes han salido a la calle a festejar el pase de la selección de #Marruecos 🇲🇦 , en esta ciudad han disuelto a mujeres a palos, hay cosas que jamas lograre entender, es Fútbol ⚽️ pic.twitter.com/4iStswH5Hd
— KARIM PRIM (@KARIMPRIM) December 10, 2022
« Ces faits et vidéos ont déjà été portés à l’attention de la police nationale », a indiqué le gouvernement local dans une déclaration reprise par Europa Press, précisant que les résultats de l’enquete seront portés à la connaissance de l’autorité judiciaire
Les faits ont eu lieu dans la soirée de samedi, au niveau du Paseo de Revellín, sur la Plaza de la Constitución, au centre-ville de Sebta. Comme pour les matchs précédents du Maroc à la Coupe du monde, des centaines de personnes sont sorties célébrer la victoire des Lions de l’Atlas contre le Portugal.
« C’est du racisme »
« Après la victoire du Maroc contre le Portugal, nous avons décidé de sortir et de la célébrer, sans nuire à personne, juste célébrer avec mes frères musulmans, mais apparemment même cela ne peut pas être fait », a témoigné Fatiha Ahmed Mohamed, l’une des trois femmes visées par l’intervention de la police, dans un post publié sur les réseaux sociaux et repris par la presse locale.
« J’ai eu une altercation avec l’UIR, comme vous l’avez vu dans la vidéo. L’unité était immobile, ne faisait absolument rien, et d’un coup, elle s’est mise à taper à droite et à gauche, sans aucune raison », a-t-elle déploré.
« Pourquoi ? Qu’avons-nous fait pour être traitées ainsi, célébrer une victoire avec nos frères musulmans ? Cela a un mot et c’est du racisme », a-t-elle regretté.
« Si c’était l’Espagne qui avait gagné, ils célébreraient eux-mêmes avec des bandes sonores et feraient une fête », a-t-elle poursuivi. « Cela ne va pas rester comme ça. Nous en avons marre du racisme. Beaucoup de choses sont dites (…) contre la violence sexiste, mais ils ne donnent pas l’exemple en s’attaquant froidement aux femmes ».
Selon El Faro de Ceuta, le tribunal d’instruction numéro 5 de la ville a déjà reçu le rapport de police sur l’incident. Lundi, d’autres enregistrements vidéos filmés par des personnes qui ont été témoins de ce qui s’est passé ont été diffusés.
L’une d’entre elles, filmée avant l’altercation, montre un grand groupe de personnes arrivant du côté du passage Ravelin et célébrant la victoire au rythme des sons d’un tambour joué par un habitant de Sebta. La police a estimé que ces personnes obstruaient la voie publique et a procédé à l’identification de l’homme en l’éloignant des lieux. Ce geste a généré, selon la même source, des tensions parmi les personnes présentes qui ne comprenaient pas pourquoi elles ne pouvaient pas continuer à célébrer la victoire alors que des véhicules circulaient dans la rue en agitant des drapeaux et en klaxonnant.
Outre l’enquête menée par la police nationale espagnole, une information interne a été ouverte par le ministère de l’Intérieur pour clarifier les faits.
