Un Franco-marocain jugé à Paris pour avoir rejoint Daech en Libye

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Chaïf A., un Franco-marocain jugé à Paris pour avoir rejoint Daech en Libye
Image d'illustration. © DR.

Chaïb A., un Franco-marocain obsédé par le jihad armé et le martyr, est jugé avec son épouse depuis lundi devant la cour d’assises spéciale à Paris pour avoir rejoint en 2016 les rangs du groupe Etat islamique (EI) en Libye.

Le Franco-Marocain de 42 ans né à Auxerre et son épouse Dounia B., une Française de 41 ans originaire de Maubeuge (Nord), sont jugés pour association de malfaiteurs terroriste.

Ils sont également poursuivis pour soustraction à leurs obligations légales compromettant la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de leurs deux enfants en bas âge.

Chaïb A., radicalisé de longue date et nourri en ligne de préceptes du groupe EI et ses velléités d’imposer la charia, avait déjà entrepris dès 2012 mais sans succès de rallier la Syrie.

« Sa détermination idéologique sans faille », a été relevée pendant l’instruction.

Fin 2014 et pour quelques mois, le couple séjourne en Egypte où il est en contact avec le jihadiste Toulousain Jonathan Geffroy.

Basé à Louvroil (Nord), le couple alors sans profession et vivant d’allocations sociales, s’évapore en mai 2016 avec 1.400 euros en poche.

Le Franco-marocain envisageait de rejoindre la Syrie, mais en raison des revers subis à ce moment-là par le groupe EI dans ce pays il s’oriente vers la Libye.

Là, le pays est toujours dans le chaos depuis le soulèvement ayant entraîné la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, avec des pouvoirs rivaux, une myriade de milices armées et des mercenaires étrangers disséminés dans le pays, sur fond d’ingérences étrangères.

Profitant de l’absence de l’Etat, l’EI s’est implanté dans plusieurs villes libyennes, faisant de celle de Syrte son bastion en juin 2015 avant d’en être chassé en 2016.

Lire aussi: Syrie: un haut dirigeant de Daech tué lors d’un raid américain

Chaïf A. suivra à son arrivée une courte formation militaire dirigée par un Egyptien, avant de rejoindre au sud de Syrte une soixantaine de combattants africains qui se déplacera dans le désert afin d’éviter les bombardements.

Alors que son épouse séjourne notamment à Derna où les enfants sont privés de scolarisation et régulièrement de nourriture et de soins, il revient à Sebha lors du retrait du groupe EI de Benghazi.

Il passera ensuite quelques mois à attendre dans le désert après que le bataillon auquel il appartient a subi de lourdes pertes et sera finalement arrêté de même que sa famille et tous sont placés en détention en Libye.

La famille est remise aux autorités égyptiennes en avril 2019 puis expulsée le mois suivant vers la France.

A l’ouverture du procès, Dounia B., qui comparaît libre depuis son placement sous contrôle judiciaire en juin dernier, a reconnu les faits. Dans le box des accusés, Chaïf A., blouson noir et cheveux longs attachés, a fait de même.

Ils encourent jusqu’à 30 années de réclusion criminelle.

Le procès se poursuit jusqu’au 10 mars.

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