Sondage: les Marocains favorables au Hirak algérien, mais contre une normalisation avec Israël

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Manifestation à Rabat le 18 septembre 2020 pour dénoncer les accords de normalisation israéliens avec les Émirats arabes unis et Bahreïn.(Photo FADEL SENNA / AFP)

Les Marocains considèrent que la question palestinienne concerne tous les pays arabes et voient d’un bon œil le Hirak algérien, selon l’enquête “Arab Opinion Index” menée auprès de 28.000 personnes dans 13 pays arabes par le Centre arabe de recherche et d’études politiques de Doha.

«L’indice arabe 2019/2020» publié durant ce mois d’octobre et élaboré par le Centre arabe de recherche et d’études politiques de Doha s’attarde sur les questions d’ordre national et international dans le monde arabe. L’enquête menée sur le terrain entre novembre 2019 et juillet 2020, a porté sur un échantillon de 28.000 personnes réparties sur13 pays arabes, à savoir: Arabie Saoudite, Koweït, Qatar, Irak, Jordanie, Palestine, Liban, Egypte, Soudan, Tunisie, Maroc, Algérie et Mauritanie.

Durant cette même période, le monde arabe a connu de nombreux soulèvements et faits «historiques» sur lesquels les sondés se sont prononcés. Ils ont ainsi été questionnés sur le Hirak algérien qui est apparu en février 2019.

À la question: «Soutenez-vous ou vous opposez-vous à ces manifestations populaires en Algérie?», les Marocains ont apporté le plus de réponses favorables à ces manifestations, juste après les Algériens. En Effet, 66% des sondés marocains soutiennent le Hirak algérien (le plus haut taux après les Algériens (71%) et les Palestiniens (64%).

 

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Source: le Centre arabe de recherche et d’études politiques de Doha.

Concernant justement la question palestinienne, 70% des Marocains sondés estiment que «la question palestinienne est la question de tous les Arabes, pas seulement celle des Palestiniens». Parmi les sondés, on retrouve un grand soutien à la cause palestinienne en Algérie (94%), en Jordanie (93%), en Tunisie et en Arabie Saoudite (89%). Les Palestiniens ont été du même avis à 66%, mais ont été aussi les plus nombreux (29%) à considérer que «la question palestinienne est la question des Palestiniens, et eux seuls doivent travailler pour une solution».

 

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Source: par le Centre arabe de recherche et d’études politiques de Doha.

Cette année a également été marquée par la normalisation des relations diplomatiques entre certains pays arabes et Israël. Dans ce sens, «88% des répondants refusent que leur pays reconnaisse Israël, tandis que seulement 6% déclarent être favorables à ce rapprochement. La moitié de ceux qui ont accepté que leur pays reconnaisse Israël ont mis en préalable, la création d’un État palestinien indépendant», lit-on dans l’enquête.

 

« Largement contre une normalisation »

 

Mais cette normalisation n’est pas du goût de tous: 88% des Marocains sondés la rejettent tout comme 99% des Algériens sondés, 94% des Libanais ainsi que les Jordaniens, Tunisiens et Mauritaniens à 93%. Les Saoudiens sont quant à eux contre à 65%, mais 29% «ne savent pas ou refusent de répondre» à cette question.

 

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Source: le Centre arabe de recherche et d’études politiques de Doha.

Dans ce sens, la propension des sondés à critiquer leur propre gouvernement était cependant plus élevée au Maghreb, par rapport à ceux de la région du Golfe. D’ailleurs c’est «l’Arabie saoudite qui a contribué à la baisse du pourcentage dans la région du Golfe», écrivent les enquêteurs.

«Sur une échelle de 1 à 10, il a été constaté que la capacité des citoyens arabes à critiquer leur gouvernement est limitée. La Tunisie, le Soudan et la Mauritanie ont obtenu les meilleurs scores, mais toujours sur une échelle moyenne. Alors que la Palestine et l’Arabie saoudite ont le score le plus bas à cet égard», note l’enquête.

 

Lire aussi: Stress hydrique: le CESE tire la sonnette d’alarme

 

Les sondés ont également été invités à se prononcer sur «les nombreuses sources de menaces», dans leurs pays respectifs. Il ressort qu’au Maghreb, la source la plus importante de menace est «la drogue et le terrorisme». Dans ce sens, «l’État islamique (Daech) est le produit de l’existence de l’extrémisme et de l’intolérance religieuse dans les sociétés de la région» ont répondu 40% des Marocains alors que 27% d’entre eux considèrent que «l’État islamique (EI) est le produit des politiques des régimes arabes».

Outre l’accent sur la drogue et le terrorisme, les Maghrébins ont insisté sur l’écart entre les pauvres et les riches, la criminalité, la corruption, ainsi que la menace que fait peser le stress hydrique, qui touche de nombreux pays de la région, notamment le Maroc.

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